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Le Vatican ouvre une enquête sur la disparition d'une adolescente il y a 40 ans

Plusieurs pistes ont déjà été explorées pour tenter de retrouver une trace de cette jeune fille, dont le père travaillait pour le Vatican.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des touristes au Vatican, le 4 janvier 2023. (ANDREAS SOLARO / AFP)

Emanuela Orlandi, 15 ans, a disparu le 22 juin 1983, au Vatican, après un cours de musique. Depuis, l'affaire a donné lieu à de multiples théories, ainsi qu'à un documentaire sur Netflix, sans qu'aucune piste n'aboutisse. Près de 40 ans après, mardi 10 janvier, le promoteur de justice du Vatican, l'équivalent d'un procureur, "a ouvert une enquête" réclamée depuis des décennies par la famille, a fait savoir le service de presse du Saint-Siège.

"Nous ne savons pas ce que va faire le Vatican", a réagi l'avocate de la famille, Laura Sgro, qui va demander, "dans les prochaines heures", à rencontrer le promoteur de justice "pour comprendre". Car "jusqu'à présent, le Vatican n'a rien fait", a-t-elle déploré. "Je demande depuis des années que certaines personnalités appartenant au sommet du Vatican soient entendues (...) malheureusement certaines sont décédées entre-temps". 

Plusieurs pistes et théories, mais pas de preuve

Plusieurs pistes ont déjà été explorées pour tenter de retrouver une trace de cette jeune fille, dont le père travaillait pour le Vatican. En vain. Une ancienne maîtresse du sulfureux Enrico De Pedis, un homme tué en 1990 et soupçonné notamment d'appartenir à une organisation mafieuse et à des secteurs de la finance du Vatican, a ainsi affirmé qu'il avait enlevé la jeune fille et coulé son corps dans du béton.

En 2012, la justice italienne a fait ouvrir la tombe d'Enrico De Pedis, sans pouvoir faire avancer l'enquête. Selon certaines thèses, l'adolescente a été enlevée par le groupe criminel pour recouvrer un prêt auprès de l'ancien président américain de la banque du Vatican, l'archevêque Paul Marcinkus.

Une autre théorie évoque un enlèvement de l'adolescente pour arracher la libération de Mehmet Ali Agça, le Turc qui avait tenté d'assassiner le pape Jean-Paul II en 1981. Dans une lettre ouverte, l'homme, libéré en 2010, avait assuré en 2019 qu'Emanuela Orlandi était vivante et qu'il fallait chercher sa trace dans les archives de la CIA.

Cette disparition a fait l'objet d'une série en 2022 sur Netflix. Le frère d'Emanuela y affirme que le pape François lui aurait dit : "Elle est au ciel", laissant entendre, selon la famille, que le Vatican sait ce qu'est devenue la jeune fille.

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