Législatives italiennes : le palmarès des candidats gaffeurs
Avant le scrutin, qui se tient dimanche et lundi, Francetv info revient sur les plus belles bévues des candidats durant la campagne.
Faux diplôme, propos vulgaires, supercheries... Et vous pensiez que les élections italiennes étaient d’un ennui mortel ! Francetv info a fait un tour des gaffes et des mauvais traits d’humour des candidats pour les législatives, qui se déroulent les 24 et 25 février 2013. Quatre candidats se sont démarqués dans ce palmarès.
1Silvio Berlusconi, graveleusement vôtre
Silvio Berlusconi mérite un article à lui tout seul. L’ancien président du Conseil a derrière lui dix-sept ans de pouvoir et autant de gaffes. Pour sa campagne 2013, il poursuit dans la même veine.
"Vous avez joui ? Combien de fois ?"
Cet épisode tragicomique s’est déroulé à Milan, lors d’une convention sur l’énergie renouvelable. Les acteurs : le Cavaliere et Angela Bruno, une jolie trentenaire, employée de l'entreprise Green Power, qui propose aux entreprises des projets sur les énergies renouvelables, et qui pour cela se rend sur place afin d'étudier les installations qui leur conviendraient le mieux. Pour comprendre l’intérêt de l'échange qui suit, sachez qu’en italien, "venir" signifie aussi "jouir", avoir un orgasme.
Berlusconi : Vous venez ?
Angela Bruno : Oui, je viens, gratuitement... [rires dans la salle]
(...)
Berlusconi : Je n’ai pas très bien compris ? Vous venez ? Une seule fois ?
(...)
Angela Bruno : Ça dépend, quatre, cinq, six...
Berlusconi : [mettant fin au dialogue] : Il me semble en somme que c’est une offre plutôt convenable. (...) Vous pouvez vous tourner encore une fois ?
Le Cavaliere en a ensuite remis une couche, affirmant que c'était un compliment pour la jeune femme qui "s'était amusée". Il a également accusé la gauche qui "invente des scandales", rapporte Libero quotidiano (lien en italien).
"Mussolini a fait de bonnes choses"
En marge d'une cérémonie à l'occasion de la journée de la mémoire de l'Holocauste, l'ex-chef du gouvernement a donné sa version de l’histoire italienne. "Les lois raciales représentent la pire faute d'un leader, Mussolini, qui en revanche a fait de bonnes choses dans tant d'autres domaines", a-t-il expliqué, en ajoutant que l'Italie "n'a pas les mêmes responsabilités que l'Allemagne" dans la seconde guerre mondiale.
2Beppe Grillo, grillé par Photoshop
Contestataire, l'humoriste Beppe Grillo, leader du Movimento 5 Stelle, est la surprise de cette campagne. Mais en s’égosillant devant ses partisans lors des réunions publiques, il pousse parfois sa critique très loin.
Il invite Al-Qaïda à bombarder Rome
Lors d’un meeting de campagne à Bologne, le 2 février 2013, Beppe Grillo s'en est pris au soutien logistique que l’Italie apporte à l’armée française au Mali. Mais rapidement, son discours a dérapé. "Si Al-Qaïda envisage des représailles, qu’elle bombarde Rome", s’écriait-il. Il est allé jusqu’à fournir les coordonnées géographiques du Parlement.
Il multiplie la foule grâce à Photoshop
"Bersani a utilisé hier une photo vieille de deux ans. Le web ne pardonne pas", a écrit Grillo sur Twitter. Il dénonçait un cliché d'un meeting du candidat de centre-gauche, Pier Luigi Bersani, suivi par une impressionnante foule et présenté comme récent, alors qu'il datait de 2011.
Mais Photoshop ne pardonne pas non plus : la photo d’un meeting de Beppe Grillo à Savone, publié par son équipe sur sa page Facebook, s’est révélée grossièrement retouchée, comme le montre cet article du Huffington Post (en italien). La foule de supporters de Grillo a été multipliée, ainsi que les bâtiments, dont certains flottent dans l’air.
3Mario Monti, soutenu par Merkel (dans ses rêves)
Le technocrate démissionnaire, conscient qu'il n'est pas le candidat préféré des Italiens (en raison des mesures d'austérité qu'il a imposées) a mené une campagne assez prudente. Jusqu’au jour où il a fait entrer Angela Merkel, la chancelière allemande, dans la politique italienne.
"Je ne crois pas qu'Angela Merkel souhaite voir la gauche arriver au pouvoir (...) Surtout l'année où se déroulent les élections en Allemagne", a déclaré Mario Monti à la chaîne Sky, rapporte La Repubblica (lien en italien). Une façon de s’attaquer au parti de centre-gauche de Pier Luigi Bersani. Et de laisser sous-entendre que c’est plutôt lui que l’Allemagne souhaite voir au pouvoir. Or, au grand dam de Monti, la porte-parole d'Angela Merkel a démenti, affirmant que "la chancelière n’avait jamais parlé des élections en Italie".
4Oscar Giannino, diplômé d'un master en gaffe
Le candidat du parti libéral Fare per fermare il declino ("Agir pour arrêter le déclin"), Oscar Giannino, ancien journaliste, a mené une campagne assez efficace avec un mot d'ordre : la transparence, notamment en politique. Jusqu'au 18 février, quand le cofondateur de son parti a dénoncé une supercherie : Oscar Giannino s'était attribué des titres universitaires qu'il n'avait pas. En fait, il n'avait jamais fait le master en économie de l'université Booth de Chicago (Etats-Unis), comme il affirmait. Il s'est contenté de suivre des cours d’anglais dans cette université.
Cela ne l’avait pas empêché de parler de son master en public à plusieurs reprises, comme le rappelle le journal italien Libero quotidiano. Il évoquait même des souvenirs “de son premier cours de master à Chicago”. Le faussaire a ensuite abandonné la présidence de son parti, mais reste en lice pour les élections législatives.
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