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Municipales italiennes : le parti de Beppe Grillo jubile, Matteo Renzi affaibli

Le Parti démocrate du chef du gouvernement italien Matteo Renzi a été nettement battu à Rome et à Turin par le Mouvement 5 Etoiles (M5S). Virginia Raggi (M5S) a été triomphalement élue à la tête de la capitale. Une première dans l’histoire de l’Italie.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
«C'est certainement une défaite pour nous. Avoir perdu Rome et Turin brûle,  c'est douloureux», reconnaît Matteo Orfini, président du Parti démocrate (PD). Le second tour, qui a eu lieu dimanche 19 juin 2016, a vu le parti de Beppe Grillo, Mouvement 5 étoiles (M5S), faire une grande percée en Italie. A Rome, Virginia Raggi, candidate du M5S, l'emporte haut la main avec 67% des suffrages exprimés, face au candidat de centre gauche Roberto Giachetti (32,5%) et entre dans l'Histoire en devenant la première femme maire de la Ville éternelle. A Turin, Chiara Appendino, la candidate du M5S, a bouleversé tous les pronostics en rattrapant un retard de plus de 10 points contre son adversaire, Piero Fassino, ancien chef du PD et ministre de la Justice.
 
 
 
Créé il y a sept ans, le M5S ne détenait jusqu'à présent qu'une poignée de communes de taille moyenne. Avec Rome et Turin, il s’installe durablement dans la vie politique italienne et prend date pour les législatives de 2018. Le PD avait anticipé sa défaite à Rome après les critiques acerbes sur sa gestion de la ville, mais la perte de Turin, bastion traditionnel du centre gauche et berceau du groupe automobile Fiat, constitue un choc pour le gouvernement. «Les résultats du second tour à Rome et à Turin sont un échec clair et injustifié pour les candidats du PD», se désole le parti.
 
Milan, le réconfort
Le PD reste aux commandes à Milan, la capitale financière, et à Bologne, où ses candidats ont devancé leurs adversaires traditionnels de centre droit.  Pour le Parti démocrate, c’est la preuve que face à la droite, ses candidats s’en sortent bien mais se heurtent à un mur quand «les oppositions s’additionnent». «Il est évident que dans les villes où nous avons perdu contre le M5S, ils ont réussi à catalyser les voix de toutes les forces qui nous sont opposées, additionnant leur voix» à celles de la droite et de l'extrême droite, analyse Matteo Orfini.

 
Et maintenant ?
Matteo Renzi avait exclu de démissionner dans tous les cas de figure, mais a promis de se retirer de la vie politique si ses réformes, qui prévoient notamment la réduction des pouvoirs du Sénat, sont rejetées par les électeurs au mois d'octobre. Les défaites du Parti démocrate à Rome et à Turin laissent toutefois planer le doute sur sa capacité à les faire adopter. L'opposition y est hostile et son mouvement lui-même est divisé.       
 
De son côté, le M5S lorgne vers le Parlement et se veut parti de gouvernement. L'humoriste Beppe Grillo, 67 ans, s'est retiré pour laisser la place à une génération de jeunes dirigeants qui ont donné du M5S une image plus modérée et lui ont permis de toucher un public plus vaste. Ses propositions sont désormais prises au sérieux. Le parti souhaite mettre en place le revenu universel, renforcer les sanctions contre la criminalité en col blanc et la fraude fiscale, fermer ou privatiser un certain nombre de sociétés du secteur public et réduire la fiscalité des petites entreprises.  

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