"Nous voulons travailler" : à Rome, des commerçants ne supportent plus les fermetures en raison du Covid-19
Des commerçants et des entrepreneurs italiens réclament la réouverture de leurs établissements, fermés à cause de la pandémie de Covid-19. Ils ont voulu manifester lundi dans le centre de Rome, mais le rassemblement a été interdit par les autorités.
Ils sont quelques centaines à manifester à Rome, lundi 12 avril, pour obtenir l'ouverture de leurs commerces, restaurants ou salles de sport fermés en raison de la propagation de l'épidémie de Covid-19 dans le pays. Quelques centaines de personnes seulement, car beaucoup ont été bloqués et n'ont pas pu atteindre le centre la capitale italienne.
À proximité des lieux de pouvoir, il n’y a pas un coin de rue sans un policier. Les manifestants ne peuvent pas approcher du Palais des députés et tentent de se disperser dans la ville. La manifestation a été interdite, ce que n'accepte pas Filippo Accetta. Il vient de Palerme et a d'abord été stoppé en arrivant à la gare : "Ils ont bloqué 700 personnes, 100 personnes à la gare, j'y étais. La police nous a bloqués deux heures. Mais je leur ai dit 'vous me donnez une amende, vous me poursuivez mais vous ne pouvez pas m'enlever le droit de manifester !'"
"Je suis un père de famille de 51 ans. Si je dois mourir, je préfère mourir en citoyen libre plutôt qu'en esclave !"
Filippo Accettaà franceinfo
Selon les manifestants, des bus ont aussi été bloqués, quelques centaines de personnes ont réussi à rejoindre le cœur de Rome. "Nous sommes des morts qui marchent encore, lance Roberto Tudisco qui représente les restaurateurs siciliens. Cela fait un an qu'ils nous ont pris notre travail, ils nous font l’aumône en nous disant : 'Fermez et on s'occupe de vous'. Mais non, on n'a plus une lire ! Cela c'est l'Italie ! On meurt de faim et quand il a faim, le peuple on ne le contrôle plus !"
"On fait pression pour ouvrir le 20 avril"
Des jeunes d'un mouvement de droite lancent des fumigènes aux couleurs de l’Italie, quelques pétards aussi, les insultes contre certains ministres fusent. Claudia d'Angelo, elle, n'est là que pour une chose : "Nous voulons ouvrir nos salles, reprendre les cours, nous voulons travailler, explique l'Italienne, qui tient une salle de sport à Rome. Nos salles sont décontaminées et sont tout le temps nettoyées."
"Ça fait un an qu'on ne travaille plus, l'argent de l'État je n'en veux pas, je ne l'ai jamais demandé, je veux travailler !"
Claudia D’Angeloà franceinfo
Une date est avancée : celle du 20 avril. Le gouvernement y réfléchit, mais l'un des organisateurs, Umberto Carriera y met aussi ses conditions : "Ce sera suffisant s'ils lèvent le couvre-feu, si on peut ouvrir à midi et le soir. Notre pays est au bord du gouffre. On a 3% d'aide au maximum. On ne peut plus attendre. Donc on fait pression pour ouvrir le 20 avril et on veut le voir écrit noir sur blanc !" Mardi 13 avril, une nouvelle manifestation est prévue, autorisée celle-là, des restaurateurs seront même reçu par le gouvernement.
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