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Vidéo Les enfants "pestiférés" de Fukushima

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Article rédigé par France 2
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Plusieurs suicides parmi des collégiens déplacés des environs de Fukushima ont choqué le Japon. Comme des centaines d'enfants évacués après la catastrophe, ils étaient victimes de harcèlement à l'école. La famille de Yuka a préféré revenir à Naraha, rouverte aux habitants. Extrait d'"Envoyé spécial".

Sept ans après la catastrophe de Fukushima, la vie reprend lentement autour du site dévasté par le tsunami et la catastrophe nucléaire qui a suivi, le 11 mars 2011. Ici, à une dizaine de kilomètres de la centrale, le taux de radioactivité est encore vingt fois trop élevé par rapport aux normes internationales. Mais Naraha, "cité interdite" de Fukushima évacuée pendant plus de cinq ans, rouvre ses portes. Ceux qui reviennent s'installer ici sont surtout des gens âgés. Pourtant, parmi les "revenants", il y a aussi une famille avec ses deux enfants… Extrait d'un reportage d'"Envoyé spécial".

La municipalité leur a offert une maison en remplacement de leur ancien appartement détruit : 60 mètres carrés. Selon les standards japonais, c'est beaucoup. C'est bien plus, en tout cas, que leur logement provisoire à Iwaki, où tout le monde dormait dans la même pièce. Maintenant, Yuka a une chambre qu'elle partage avec son petit frère. C'est elle qui a insisté pour que sa famille revienne ici. A l'entendre, elle n'a pas aimé la grande ville d'Iwaki. Mais sa mère révèle la vraie raison de leur retour à Fukushima.

"Si on les approche, on va attraper de la radioactivité"

"Yuka a été placée dans une école avec une vingtaine d'autres enfants qui venaient de Fukushima. C'était impossible pour eux de s'intégrer, explique-t-elle, encore bouleversée. Ils étaient harcelés par les autres élèves, qui ne voulaient pas d'eux, et disaient : 'Si on les approche, on va attraper de la radioactivité'."

C'est le 7 juillet 2011, jour de la fête de Tanabata où les enfants font des vœux, que la maman de Yuka a compris à quel point sa fille souffrait. Sur son petit papier à accrocher à un arbre, elle avait écrit : "Je veux qu'il n'y ait plus jamais de tsunami, qu'on rentre à la maison, et tous les réfugiés aussi."

Aujourd'hui, Yuka va au collège à Naraha, dans un bus presque vide. Mais ici, au moins, personne ne la considère comme une pestiférée. Comme elle, des centaines d'enfants évacués de Fukushima sont victimes de harcèlement à l'école. Plusieurs suicides parmi des collégiens déplacés après la catastrophe ont choqué le Japon.

Extrait de "Fukushima, retour à la vie", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 8 mars 2018.

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