Fumée noire et nouvelle évacuation à Fukushima Daiichi

La centrale nucléaire de Fukushima Daiichi donne à nouveau du fil à retordre à ses secouristes. L'opérateur Tepco a de nouveau dû évacuer les salariés de la salle de contrôle du réacteur numéro 3, pour une durée indéterminée. C'est un dégagement de fumée noire du bâtiment de ce réacteur qui a entraîné cette décision.
_ Selon l'Autorité japonaise de sûreté nucléaire et industrielle, elle provient de l'enceinte qui abrite le réacteur lui-même, mais on en ignore les causes.

Mais les autorités assurent que cette émission de fumée n'est pas un incident sérieux, et qu'elle ne semble pas avoir provoqué une élévation du niveau de radioactivité autour de la centrale. Au contraire, elle a même baissé, selon l'Agence de sûreté nucléaire

Ce réacteur, très endommagé par une explosion, est chargé en
combustible MOX, un mélange d'oxydes d'uranium et de plutonium dont les rejets sont particulièrement nocifs. Sa salle de contrôle avait été la première à être partiellement remise sous tension mardi soir grâce à une alimentation électrique externe qui a remis en marche son éclairage. Les six réacteurs sont à présent reliés au réseau électrique, mais seule la pompe de refroidissement du réacteur n°5 a été relancée pour le moment.

Par ailleurs, malgré les péripéties qui se multiplient à la centrale, les autorités n'ont pas voulu élargir la zone d'exclusion, fixée à un rayon de 20 km. Ce matin, une réplique de 4,7 de magnitude a frappé la région de Fukushima.

A cette nouvelle alerte s'ajoute la hausse inquiétante des niveaux de radioactivité dans l'environnement. Aux abords du réacteur numéro 2, le niveau de radiation était aujourd'hui le plus élevé jamais enregistré.
_ Celui de l'iode radioactive dans l'eau du robinet dans le centre de Tokyo a atteint le double du seuil de
sécurité pour les bébés. Le gouverneur de Tokyo Shintaro Ishihara a recommandé de ne pas utiliser l'eau du robinet pour faire boire et pour les biberons pour les enfants de moins d'un an.

Des niveaux de radioactivité supérieurs à la normale ont été décelés depuis dans des légumes, des végétaux, du lait cru, l'eau du robinet et même l'eau de mer dans certaines zones proches de la centrale. Mais le gouvernement japonais assure que ces niveaux ne sont pas encore dangereux pour la santé humaine.