Japon : un père français en grève de la faim après avoir été privé du droit de voir ses enfants
La garde partagée des enfants en cas de séparation n'existe pas légalement au Japon. Aussi, l'enlèvement parental est une pratique courante et tolérée par les autorités locales.
Il est assis sur un tapis de sol à l'entrée d'une gare à Tokyo, non loin du nouveau stade olympique. Un Français au Japon, empêché de voir ses enfants depuis leur enlèvement par leur mère japonaise en 2018, a démarré samedi 10 juillet une grève de la faim, deux semaines avant l'ouverture des Jeux olympiques et la venue d'Emmanuel Macron.
"J'ai tout donné, j'ai perdu mon travail, ma maison et mes économies depuis trois ans. Il me reste 80 kilos, et je les donnerai jusqu'au dernier gramme", a déclaré Vincent Fichot. Ce Français de 39 ans, installé depuis 15 ans au Japon, assure qu'il ne cessera pas son action tant qu'il n'aura pas récupéré ses enfants, un garçon et une fille aujourd'hui âgés de 6 et 4 ans.
A défaut de cela, il veut que les autorités françaises lui démontrent qu'elles "veulent vraiment" défendre ses enfants et "appliquer des sanctions contre le Japon", qui viole selon lui ses engagements internationaux. Sa femme a prétexté des violences conjugales devant les juges, mais "elle s'est rétractée" par la suite et aujourd'hui la justice japonaise "n'a rien à me reprocher", assure Vincent Fichot.
Environ 150 000 mineurs victimes d'enlèvement parental chaque année
La garde partagée des enfants en cas de séparation n'existe pas légalement au Japon. Aussi, l'enlèvement parental est une pratique courante et tolérée par les autorités locales. Il n'existe pas de chiffres officiels, mais des associations estiment qu'environ 150 000 mineurs en sont victimes chaque année dans l'archipel.
Parmi eux se trouvent des enfants binationaux, comme ceux de Vincent Fichot, qui après s'être heurté à un mur face aux autorités et à la justice japonaise, s'est tourné vers la justice et l'Etat français, les instances européennes et les Nations unies.
Les membres de son comité de soutien à Tokyo, parmi lesquels d'autres parents étrangers endurant la même situation, doivent lui apporter régulièrement de l'eau, des vêtements propres et recharger ses appareils électroniques. Si la police le chasse de la gare, il affirme qu'il continuera sa grève de la faim ailleurs. Vincent Fichot prévoit aussi de publier une courte vidéo quotidienne sur sa page Facebook, pour expliquer la problématique au Japon et informer l'opinion publique sur sa condition physique.
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