Japon : un quatrième ministre quitte le gouvernement en trois mois
Le Japon traverse de sérieuses turbulences politiques. Le ministre de la Reconstruction, empêtré dans des scandales politico-financiers, a démissionné mardi 27 décembre. C'est le quatrième départ en trois mois au sein du gouvernement de Fumio Kishida, de plus en plus impopulaire dans les sondages.
Kenya Akiba, chargé notamment de piloter la revitalisation des territoires meurtris depuis 2011 par l'accident nucléaire de Fukushima, était fragilisé depuis des semaines par plusieurs affaires. Il a reconnu que son épouse et sa mère avaient perçu pendant des années des fonds de deux groupes politiques dont il est proche, sous la forme de paiements de loyer. Il est aussi accusé d'avoir illégalement rémunéré des assistants lors d'une campagne électorale en 2021.
Un taux de popularité autour de 30%
Le gouvernement japonais est considérablement affaibli par une série de scandales et des révélations en cascade depuis l'été dernier sur les liens entre de nombreux élus du Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice), le principal parti au pouvoir dirigé par Kishida, et l'Eglise de l'Unification, surnommée "secte Moon". Le taux de popularité de Fumio Kishida et son équipe gravite depuis des mois autour de 30%, un niveau considéré au Japon comme le seuil de la "zone de danger" pour tout gouvernement.
Fin novembre, le ministre des Affaires intérieures Minoru Terada avait dû démissionner à la suite de scandales politico-financiers le concernant. Quelques jours auparavant, le ministre de la Justice Yasuhiro Hanashi avait pris la porte après s'être plaint que sa fonction n'occupait le devant de la scène que lorsqu'il s'agissait d'autoriser l'exécution d'un condamné à mort. Et fin octobre, le ministre de la Revitalisation économique Daishiro Yamagiwa avait été limogé pour ses relations avec la secte Moon.
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