Trois questions sur le tir d'un missile nord-coréen qui a survolé le Japon
L'armée de Kim Jong-un a à nouveau tiré un missile balistique, ce vendredi matin. Pyongyang réplique ainsi aux sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU contre l'essai nucléaire effectué par la Corée du Nord, décidées mardi.
Pour la deuxième fois en moins d'un mois, la Corée du Nord a effectué un tir de missile qui a survolé une partie du territoire japonais, vendredi 15 septembre. L'engin est passé au-dessus de l'île d'Hokkaido, dans le nord du Japon, avant de s'abîmer dans le Pacifique, moins d'une semaine après l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une huitième série de sanctions contre la Corée du Nord.
Aucun dégât ni dommage n'a été rapporté, mais le Japon a réagi vigoureusement, dénonçant des "dangereux actes provocateurs (...) qui menacent la paix dans le monde". Franceinfo répond à trois questions sur ce lancement de missile.
1Que sait-on sur ce nouveau tir ?
La Corée du Nord a tiré un missile balistique à portée intermédiaire au-dessus du Japon, a indiqué le commandement des opérations militaires américaines dans le Pacifique. C'est le "vol le plus long d'un de leurs missiles balistiques", a commenté Joseph Demsey, de l'Institut international des études stratégiques, sur Twitter.
#NorthKorea latest missile launch - at a rpt 3700km - is the furthest (overground) any of their ballistic missiles has ever travelled though
— Joseph Dempsey (@JosephHDempsey) 14 septembre 2017
Le missile a parcouru une distance de 3 700 kilomètres en passant au-dessus de l'île d'Hokkaido, atteignant une altitude maximum de 770 km, avant de s'abîmer dans l'océan à quelque 2 000 kilomètres à l'est des côtes de l'île.
"C'est une portée qui permet de toucher [l'île de] Guam", qui se trouve à 3 400 kilomètres de la Corée du Nord, a précisé Itsunori Onodera, le ministre japonais de la Défense. Le 10 août, la Corée du Nord avait annoncé qu'elle peaufinait un plan pour tirer quatre missiles de portée intermédiaire vers l'île de Guam, un territoire américain situé dans l'ouest de l'océan Pacifique.
2 Est-ce une nouvelle étape dans les tensions entre la Corée du Nord et ses voisins ?
Les tirs de missiles par le régime nord-coréen dans la région ne datent pas d'hier, le tir du vendredi 15 septembre étant le quinzième lancé par la Corée du Nord depuis le début de l'année 2017. Il ne marque donc pas une escalade particulière puisque, que le 29 août, un tel engin avait aussi survolé le Japon, s'abîmant également dans le Pacifique, à l'est du Japon.
Cette succession de tirs avait provoqué une montée des tensions entre le régime et les Etats-Unis cet été. Face aux menaces, le régime de Kim Jong-un s'est montré intraitable, et a continué ses lancements de missiles. Le 3 septembre 2017, Pyongyang a même effectué son sixième essai nucléaire, affirmant avoir testé une bombe à hydrogène, beaucoup plus puissante qu'une bombe atomique classique. Les spécialistes estiment l'énergie dégagée à 16 fois celle de la bombe qui a rasé Hiroshima en 1945.
"Des actions similaires vont continuer", a concédé Itsunori Onodera, le ministre japonais de la Défense. Pyongyang a d'ailleurs promis d'accélérer ses programmes militaires interdits par les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. "Les quatre îles de l'archipel [du Japon] doivent être coulées dans la mer par la bombe nucléaire", a ainsi déclaré un porte-parole nord-coréen.
3Quelles sont les réactions internationales ?
La communauté internationale a immédiatement condamné le tir nord-coréen. Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a condamné le tir de missile, qui représente une "menace majeure contre la paix" et exige "une réponse mondiale".
Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a quant à lui répété que son pays ne pourrait "jamais tolérer une telle action provocatrice dangereuse qui menace la paix mondiale". Et d'ajouter, plus menaçant : "Si la Corée du Nord poursuit dans cette voie, elle n'a pas d'avenir radieux. Nous devons faire en sorte que le régime nord-coréen comprenne cela."
La Corée du Sud a réagi pour sa part avec un exercice de tir de missile dans la mer du Japon. Selon le ministère de la Défense sud-coréen, l'engin a parcouru 250 km, soit une distance suffisante pour atteindre en théorie le site de lancement nord-coréen de Sunan, près de l'aéroport de Pyongyang.
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