Kaboul : au moins trois morts après un attentat contre l'Institut français
Un kamikaze s'est fait exploser ce jeudi, à Kaboul, dans l'enceinte du lycée Istiqlal, connu pour abriter un centre culturel français dans la capitale afghane. Le bilan, encore provisoire, fait état d'au moins trois morts et 15 blessés. Mais le ministère afghan de l'Intérieur, dont le vice-ministre, affirme que le kamikaze était un adolescent de 17 ans, craint que le bilan s'alourdisse rapidement. Il a fait exploser sa veste garnie d'explosifs en plein milieu de la foule, espérant vraisemblablement faire le maximum de victimes.
BREAKING: Bomb blast inside French-cultural-center in #Kabul kills more than 10 person including foreigners pic.twitter.com/ajXA2UsvKT
— Mirwais Afghan (@Miirwais) December 11, 2014
Selon les premiers témoignages, l'attentat se serait produit pendant la représentation d'une pièce de théâtre dans l'auditorium du centre culturel, qui peut accueillir quelque 450 personnes. Le lycée Istiqlal est en fait l'ancien lycée français de Kaboul. Mais selon nos informations, il n'y aurait pas de victime française. France Info a pu joindre un témoin de l'attaque.
Hollande parle d'un "attentat odieux "
Dans un communiqué de l'Elysée, François Hollande "condamne l'attentat odieux qui s'est produit dans l'enceinte de l'Institut français d'Afghanistan ". Selon le chef de l'Etat, "c'est la culture et la création que les terroristes ont visées ".
Le Premier ministre Manuel Valls a également publié un communiqué.
.@manuelvalls condamne avec force l’attentat suicide contre l’Institut français de #Kaboul > http://t.co/DweFJKxl2t pic.twitter.com/qXB7ZwylAF
— Gouvernement (@gouvernementFR) December 11, 2014
Depuis Lima où il assiste à la conférence environnementale, Laurent Fabius a réagi à cet attentat. Le ministre des Affaires étrangères confirme que l'attaque a fait plusieurs morts et de nombreux blessés, mais aucune victime française. Une cellule de crise a été mise en place.
Attentat Lycée #Kaboul#Fabius: Il n'y a pas de victimes françaises mais nous pensons aux familles @franceinfo pic.twitter.com/NMYifx4055
— Gilles Gallinaro (@GallinaroG) December 11, 2014
Deux semaines avant le départ de l'Otan
Dans la matinée, Kaboul avait été le théâtre d'un autre attentat suicide, contre un minibus de l'armée, faisant six mort parmi les soldats. Cette attaque avait été revendiquée par les talibans. Selon Olivier Guillard, directeur de recherche à l'Iris, l'institut français est "l'une des rares institutions françaises encore ouvertes dans la capitale afghane ". Dans ce lycée presque centenaire, des générations d'Afghans ont pu apprendre le français, à l'image du commandant Massoud, héros de la lutte contre les Soviétiques et les talibans.
Ces deux attaques successives surviennent alors que les forces de l'Otan, ou en tout cas l'essentiel de celles-ci, doivent quitter le pays d'ici la fin du mois. Selon Georges Lefeuvre, anthropologue et spécialiste de l'Afghanistan, les talibans "ont tout intérêt à mettre le paquet au moment où les forces de l'Otan se retirent ".
Autre réaction, celle de Gérard Chaliand, historien et spécialiste de géostratégie. Il explique que "notre présence remonte à plus de 70 ans ", et que l'attaque sert un double dessein, "frapper à la fois les Français et, d'autre part, un lieu symbolique ".
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