L'ancien président sud-africain Thabo Mbeki est arrivé dimanche en Côte d'Ivoire pour tenter une médiation
Le but premier de la visite est de rechercher une résolution pacifique à la crise politique, a souligné l'ambassadrice d'Afrique du Sud en Côte d'Ivoire.
Dès son arrivée, Thabo Mbeki a été reçu par Laurent Gbagbo au palais présidentiel d'Abidjan. Il devait ensuite rencontrer Alassane Ouattara à l'Hôtel du Golfe, où l'opposant s'est installé.
Pendant cette médiation, le nouveau gouvernement du Premier ministre ivoirien Guillaume Soro a été formé à la demande d'Alassane Ouattara. Guillaume Soro avait été reconduit samedi par A.Ouattara, qui dispute le pouvoir à Laurent Gbagbo. Ce dernier a lui aussi nommé un premier ministre.
La présence de Thabo Mbeki en Côte d'Ivoire n'est pas un hasard. L'Afrique du Sud ne s'est pas prononcée aussi fortement que beaucoup d'autres pays contre Laurent Gbagbo et M. Mbeki a par ailleurs entrepris d'autres efforts naguère, pour résoudre le conflit ivoirien.
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a elle condamné samedi l'investiture de Laurent Gbagbo en tant que président ivoirien et a annoncé une réunion extraordinaire des dirigeants régionaux sur la situation.
Un négociateur diversement apprécié
Le promoteur de "solutions africaines aux problèmes africains", également chargé du Soudan pour l'Union africaine (UA), a déjà effectué une médiation en Côte d 'Ivoire de 2004 à 2006. A l'époque, il avait réussi à arracher un accord (à Pretoria en avril 2005) proclamant la "fin des hostilités".
Mais le texte était largement resté lettre morte et Thabo Mbeki, accusé par les rebelles du nord d'être un "partisan acharné" de Laurent Gbagbo, s'était vu retirer le dossier en octobre 2006.
Perçu par ses détracteurs comme un intellectuel distant et coupé des réalités il a été mis à la porte de la présidence par son propre parti, le Congrès national africain (ANC) en septembre 2008. A l'époque, il paie également le prix de ses absences à répétition dues à ses multiples engagements sur la scène internationale.
Thabo Mbeki a forgé son expérience de négociateur dans les années 1980 en nouant les premiers contacts entre l'ANC et le régime de l'apartheid, a toujours été convaincu que l'Afrique du Sud devait servir de point d'appui à une "Renaissance africaine".
C'est pourquoi il a accepté au début de son mandat (1999-2008) de servir de médiateur au Burundi, puis en République démocratique du Congo (RDC). Il a ensuite été nommé facilitateur au Zimbabwe, où son bilan est critiqué.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.