L'ex-otage Isabelle Prime de retour : "Je savais que la France était derrière moi"
Vêtue d'un gilet blanc, portant casquette et lunettes de soleil, Isabelle Prime est descendue tout sourire de l'avion à Villacoublay. La jeune femme de 30 ans a été libérée la nuit dernière, après cinq mois et demi de captivité au Yémen. Elle a serré ses proches dans ses bras, le chef de l'Etat François Hollande et le ministre de la Défense Laurent Fabius étaient là pour l'accueillir. François Hollande s'est exprimé, puis Isabelle Prime a pris la parole, suivie par son père.
"Retrouver le sourire"
"Monsieur le président, Monsieur le ministres des Affaires étrangères, je souhaitais vous remercier. En tant que Français à l'étranger, on sait que la France est toujours là, quand il y a des énormes problèmes, encore une fois j'avais suivi les conseils de l'ambassade, on était sur le point de partir, ça s'est joué à deux semaines, malheureusement voilà ", a-t-elle dit.
"Ma détention a duré cinq mois mais je savais que la France était derrière moi, parce qu'elle n'a jamais lâché un de ses compatriotes", Isabelle Prime
"Je remercie aussi les services qui se sont occupés de ma famille, et de moi à mon arrivée à Oman, où là ils nous récupèrent dans un état de fatigue très grande, mais qui m'ont permis de passer les premières 24 heures libres de manière à retrouver le sourire ", a dit la jeune femme. Elle a enfin remercié "ceux qui sont encore derrière et qui travaillent dans l'ombre pour les Français ".
"On sait que ça peut conduire aux extrêmes"
"J'ai eu la chance de grandir dans un pays où on sait qu'on a une éducation gratuite, un hôpital quand on est malade, et si on n'a pas d'argent on est soigné, au Yémen ce n'est pas le cas. Et quand vous avez de la pauvreté, pas d'éducation, pas de système de santé, on sait que ça peut conduire aux extrêmes ", a ajouté Isabelle Prime au sujet de sa détention.
Isabelle Prime avait été enlevée à Sanaa, la capitale, le 24 février dernier, avec son interprète yémenite, par des faux policiers alors qu'elle se rendait a son travail. Elle etait employée par une société de conseil. Son interprète a été libéré, un mois plus tard. L'enlèvement n'a pas été revendiqué. La question d'une éventuelle rançon reste également en suspend, "la France ne verse pas de rançon ", a répété Laurent Fabius sur France Info ce vendredi.
Hollande salue son "grand courage"
"Elle a fait preuve d'un grand courage ", a déclaré François Hollande, se disant "très heureux d'accueillir " Isabelle Prime chez elle. "Elle était au Yémen pour une action qui honorait la France. Elle était au service d'un pays, le sien d'abord, mais un pays, le Yémen, pauvre, et elle voulait être utile ", a salué le président de la République devant la presse.
Le chef de l'Etat a également indiqué avoir "appelé au téléphone " le sultan d'Oman, "juste avant " l'arrivée de l'ex-otage en France, pour "lui dire la reconnaissance de la France pour ce qu'avait fait le sultanat d'Oman " pour aider à cette libération.
Isabelle Prime aux côtés du président #libre @franceinfo pic.twitter.com/6Xy3dY0LZW
— B.Illy (@BenjaminIlly) August 7, 2015
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