L'Italie a rappelé pour consultations son ambassadeur à Brasilia, deux jours après la libération de Cesare Battisti
L'ancien activiste italien d'extrême-gauche a quitté mercredi soir la prison de Brasilia où il était incarcéré depuis 4 ans.
Cesare Battisti a retrouvé la liberté après que la Cour suprême du Brésil a rejeté son extradition vers l'Italie. Il était incarcéré à la prison de haute sécurité de Papuna depuis son arrestation en 2007 à Rio de Janeiro.
Vendredi, le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini a décidé "le rappel temporaire à Rome pour consultations" de l'ambassadeur Gherardo La Francesca. Une mesure prise "pour approfondir, en commun avec les autres institutions compétentes, les aspects techniques et juridiques relatifs à l'application des accords bilatéraux existants en vue des initiatives et des recours à faire devant les instances judiciaires internationales".
L'Italie a annoncé dès jeudi, quelques heures après la décision du Brésil de libérer Cesare Battisti, son intention de présenter un recours devant la Cour internationale de justice de La Haye, appelée à trancher les conflits entre Etats. L'Italie considère que le Brésil pourrait avoir violé un traité bilatéral d'extradition. Silvio Berlusconi a exprimé de son côté "la vive amertume" de l'Italie après le rejet de la demande d'extradition de Rome.
Cesare Battisti était réclamé par l'Italie après avoir été condamné en 1993, par contumace, à la réclusion à perpétuité pour quatre meurtres et complicité de meurtres à la fin des années 1970, crimes dont il s'est toujours dit innocent.
Arrêté en Italie en 1979 quand il militait dans le groupuscule des "Prolétaires armés pour le communisme" (PAC), Cesare Battisti avait été condamné à 12 ans de prison. Il s'est évadé en 1981 et a alors commencé une longue cavale au Mexique, en France où il est devenu auteur de romans policiers, et finalement au Brésil.
Mercredi soir, le Tribunal suprême fédéral brésilien a non seulement refusé d'extrader Battisti, mais a aussi décrété sa libération immédiate.
Cette décision "ne tient pas compte de l'attente légitime que justice soit faite en particulier pour les familles des victimes de Battisti ", a déploré jeudi le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, selon un communiqué officiel. "L'Italie continuera son action et activera les instances judiciaires opportunes pour assurer le respect des accords internationaux qui lient deux pays unis par des liens historiques d'amitié et solidarité."
Rome "utilisera tout mécanisme de tutelle juridique possible auprès des institutions multilatérales compétentes en particulier auprès de la Cour internationale de Justice de La Haye", a prévenu le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini.
Un des défenseurs de Cesare Battisti, Luis Roberto Barroso, a indiqué aux journalistes que Battisti "n'avait aucune intention de quitter le Brésil". Il a précisé que son client se rendrait dès jeudi au ministère de la Justice pour solliciter un visa de résident permanent. En attendant, il devait passer la nuit dans un condominium fermé, dans les environs de Brasilia.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.