La France toujours en première ligne sur le dossier malien
"S'il n'y avait pas eu la France dans ces premiers
jours, je ne sais pas ce que le Mali serait devenu" , s'est interrogé
François Hollande à Abu Dhabi. Au cinquième jour du conflit malien, les troupes
françaises sont toujours seules sur le terrain pour accompagner l'armée
malienne dans sa lutte contre les islamistes dans le nord du pays. Et elles devraient le rester au moins un certain temps...
Car si l'action française a été très largement saluée sur le
plan international, les partenaires occidentaux de la France ne sont pas
enclins à envoyer des troupes. Le soutien pour l'instant se limite – dans le
meilleur des cas – à une aide logistique.
Mobilisation "un peu minimale" (Alain Vidalies)
Le Royaume Uni et le Danemark
fournissent des moyens en terme de transports. La Belgique devrait aussi mettre
à disposition deux C-130, des avions de transport de troupes et une aide
médicale. L'Allemagne, pour le moment, apporte un soutien sans faille à la France...un
soutien qui reste purement politique.
Cette discrétion européenne a d'ailleurs été pointée du
doigt par Alain Vidalies, le ministre des relations avec le Parlement. Il a dit
déplorer "des absences un peu regrettables" en Europe avec une
mobilisation "un peu minimale" espérant que les choses s'améliorent
rapidement.
Le sujet malien devrait d'ailleurs être discuté au Parlement
européen à Strasbourg où les eurodéputés entendront Catherine Ashton, la
représentante de la diplomatie européenne ce mardi.
Les soldats nigérians déployés dans 24h
Mais la France attend surtout le soutien des pays de l'ouest
africain. Une aide militaire qui n'est pas encore là, et qui ne sera pas là
"avant une bonne semaine" a regretté François Hollande.
Il y a urgence explique le porte-parole du ministère malien de la Défense, Darrian Koné :
"Une minute, c'est déjà tard. Il y a des mains coupées, la population souffre."
Les chefs d'état-major des armées ouest-africaines sont réunis en ce moment à Bamako. Le Nigéria, le Niger, le Burkina Faso, le Togo, le Bénin, la
Guinée et le Ghana ont tous prévu d'envoyer des troupes. Les premiers soldats nigérians doivent être déployés dans 24 heures a expliqué le porte-parole des armées. Ce sont 190 hommes qui vont rapidement être mobilisés, sur un total de 3.300.
Cette force armée doit prendre le relais de la France. Par ailleurs,
François Hollande a également évoqué une participation du Tchad et des Émirats
Arabes Unis. Une participation qui se fera "soit sur le plan logistique,
soit sur le plan financier".
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