La France va devoir négocier avec Oussama ben Laden pour obtenir la libération des cinq otages français retenus au Mali
C'est ce qu'a déclaré le chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l'Algérien Abdelmalek Droukdel, dans un message. Selon Bamako, les otages, enlevés en septembre au nord du Niger, ont été dispersés.
"La France ne se laissera dicter sa politique internationale et nationale par personne", a réagi samedi Nicolas Sarkozy depuis le sommet de l'Otan.
"La France est un pays indépendant, la France est un pays souverain, la France est un pays qui ne veut la guerre à personne, la France est un pays qui ne veut imposer ses valeurs, ses idées, ses idéaux à personne. Mais la France ne se laissera pas dicter sa politique par personne. C'est une position qui ne bougera pas", a poursuivi le président français.
"Par ailleurs, nous ferons tous nos efforts pour ramener à la maison les otages qui sont des victimes civiles, qui n'y sont absolument pour rien, qu'on retient dans des conditions parfois extrêmement difficiles, compte tenu de la topographie, du climat et de la réalité géographique et qui n'ont pas à se retrouver pris dans ces conditions", a ajouté Nicolas Sarkozy.
Dans le message d'Abdelmalek Droukdel, qui était en cours d'authentification ce week-end, Aqmi exige en outre de la France qu'elle retire ses troupes d'Afghanistan pour libérer les otages qu'elle retient, a ajouté le chef d'Aqmi qui s'exprimait dans un enregistrement audio diffusé jeudi soir par la chaîne de télévision du Qatar Al-Jazira.
Fin octobre, dans un message qui lui était attribué, Oussama ben Laden avait averti que la France ne connaîtrait pas la sécurité tant qu'elle ne retirerait pas ses troupes d'Afghanistan et ne mettrait pas un terme à "ses injustices" à l'égard des musulmans.
Les otages dispersés ?
Le président malien Amadou Toumani Touré est "certain" que les sept otages, dont cinq Français, ont été dispersés en "plusieurs groupes". Dans un entretien au Parisien de samedi, il a dit "ne pas savoir où ils se trouvent exactement" ni "connaître les exigences" des ravisseurs.
Les cinq Français séquestrés ont été enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre sur le site d'une mine d'uranium du groupe français Areva à Arlit (nord du Niger), en même temps qu'un Malgache et un Togolais. Selon des sources maliennes et françaises, les otages sont détenus dans des collines désertiques du Timétrine, dans le nord-est du Mali, à une centaine de kilomètres de l'Algérie.
Aqmi, dont les activités s'étendent du sud de l'Algérie au Mali, au Niger et à la Mauritanie, a multiplié les enlèvements d'Occidentaux ces dernières années.
Alain Juppé: des contacts avec les otages
Le nouveau ministre français de la Défense Alain Juppé a indiqué le 17 novembre qu'il y avait "toutes les raisons de penser" que les otages français étaient tous vivants et en bonne santé, assurant qu'il existait des "contacts" avec les ravisseurs, sans autres précisions.
Selon le ministre, "l'expérience montre que dans ce type de situation, chaque mouvement, chaque déclaration compte. Il est donc de notre responsabilité à tous, élus et médias, de préserver la confidentialité de nos actions".
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