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La photo belge s’expose à «l’Œil urbain»
Publié le 31/03/2016 11:00
Du 1er avril au 22 mai 2016 se tient à Corbeil-Essonnes la quatrième édition de «l’Œil urbain», un festival dédié à la photographie urbaine. Professionnels et amateurs sont exposés dans divers lieux gratuits. Cette année, la photographie belge est à l’honneur avec quatre invités de marque: Cédric Gerbehaye, Thomas Vanden Driesshe, Sébastien Van Malleghem et Colin Delfosse.
Géopolis vous présente leurs travaux.
Cédric Gerbehaye a été dix ans correspondant de guerre. Il nous avait habitués aux zones de conflit qui agitent le monde (Congo, Palestine, Soudan du Sud). Mais avec cette série en noir et blanc dont un livre «D'entre eux» a été tiré en 2015 (éditions Le Bec en l'air), il nous pose cette question : «Que signifie avoir sa place quelque part, qu'est-ce donc qu'être chez soi ?» «J’ai photographié de la même manière en Belgique qu’à l’étranger. Même si, ici, c’est plus personnel et subjectif, le travail est le même : tenter d’approcher la condition humaine, souligner ce qui nous lie plutôt que ce qui nous éloigne», explique-t-il au quotidien «Le Soir». (Cédric Gerbehaye)
«Les lignes de son pelage arbitrairement rasé rappellent une cartographie de la Belgique, séparée par la frontière linguistique», explique le photographe. A 39 ans, Cédric Gerbehaye est membre de l’Agence VU’. Il a remporté un World Press Photo et l’Olivier Rebbot Award de l’Overseas Press Club of America. (Cédric Gerbehaye )
De 2011 à 2014, Sébastien Van Malleghem a consacré son travail à l’étude des systèmes judiciaires belge et européen en se rendant au sein d’une dizaine d’établissements pénitentiaires belges. Dans la revue «6Mois», il précise : «La prison est surmédiatisée mais en réalité elle reste taboue, il y a peu de travaux de fond sur cet univers.» Il a remporté avec ce reportage autofinancé «le prix Lucas Dolega 2015». Il «vise à montrer la détresse générée par la privation de liberté et de relations, par la claustration dans des cellules aux relents de roman gothique ou de film d'horreur, par l'échec aussi; celui de l'évasion avortée dans la drogue ou les rapports malsains», explique-t-il lors de la remise du prix. Un livre est sorti en 2015 chez André Frère Éditions. (Sébastien Van Malleghem )
Sébastien Van Malleghem est un photographe indépendant né en 1986. Avant son reportage sur les prisons, il avait travaillé de 2008 à 2011, sur la police et sa relation avec les citoyens. Depuis 2013, il se consacre à la vie quotidienne en Scandinavie. Ses travaux ont été publiés dans de nombreux journaux et magazines internationaux et exposés à travers le monde. (Sébastien Van Malleghem )
Entre 2010 et 2011, Colin Delfosse a suivi la vie des chauffeurs de taxis, des vendeurs à la sauvette, des gardes du corps, devenus des super-héros à Kinshasa le temps d’un match de catch. Mais en République Démocratique du Congo, le spectacle ne serait pas complet si gris-gris et magie noire n’étaient pas de la partie. Le «catch féticheur» est né. «Très loin du catch business de Las Vegas», ce sport est une façon pour certains de sortir de la rue. Dans cette ville de dix millions d’habitants, la troisième plus grande ville du continent africain, la débrouille est la principale source de revenus. Obtenir respect et crainte sont indispensables pour y survivre et le catch apporte cela», raconte le photographe. (Colin Delfosse)
Colin Delfosse est né en 1981. Ses reportages l’emmènent aux quatre coins du monde : Vietnam, Mali, Kurdistan irakien, Chine, Ouzbékistan et République Démocratique du Congo. Il cofonde en 2005 Out of Focus, un collectif de photographes. Son travail est exposé dans de nombreux festivals et publié dans la presse («New York Times», «Jeune Afrique», «La Libre Belgique», «6 mois»…). Il a remporté de nombreux prix (POYI, PDN Annual Award…). Colin Delfosse est membre de l’agence coopérative Picturetank. (Colin Delfosse )
En 2011 et 2012, Thomas Vanden Driessche photographie Dampremy, une section de la ville belge de Charleroi située en région wallonne. Coincée entre trois terrils, un immense cimetière et l’usine sidérurgique du groupe Carsid, ce lieu a des allures de décor de cinéma. Depuis des dizaines d’années, les mines de charbon ferment et l’industrie de l’acier décline. Mais les habitants veulent contrer la mauvaise réputation que ce quartier a acquise et tentent à nouveau de s’approprier les lieux en développant de nombreuses initiatives. (Thomas Vanden Driessche )
Thomas Vanden Driessche est né en 1979. Depuis 2014, ce photographe freelance est représenté par l’agence Institute for Artist Management et collabore avec de nombreux médias internationaux. En parallèle à ses travaux sur l’Inde contemporaine et son industrialisation galopante, il travaille sur les mutations postindustrielles de la ville belge de Charleroi. Certaines de ses images sont récemment entrées dans les collections de la BNF et du Centre Pompidou. Il a remporté plusieurs prix. (Thomas Vanden Driessche )
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