La tension baisse sur les prix agricoles mondiaux
Champion de la baisse, le blé. Au cours du dernier trimestre 2013, il a perdu 15% sur les marchés internationaux. Sur la période 2013-2014, tous les grands producteurs sur les deux hémisphères annoncent des conditions de production favorables.
A court terme, annonce la Banque mondiale, la pression devrait se relâcher sur les denrées alimentaires. Car aux bonnes récoltes s’ajoutent le recul du prix des engrais, une stabilisation de la production de biocarburants et le maintien de politiques commerciales raisonnables.
Mais, plus préoccupant que les prix, les pertes et gaspillages inquiètent les experts.
Les pertes sont courantes dans les pays en voie de développement. On les retrouve à tous les niveaux de la filière: production, stockage, transformation et vente. Ces pertes sont dues à des infrastructures inadaptées : par exemple, l’absence ou la vétusté des silos de stockage.
Dans certains pays et selon les productions, les pertes peuvent atteindre 50% de la récolte. La moyenne se situe autour de 13%.
On estime que les pays en voie de développement perdent chaque année entre 120 et 220 kilos de nourriture par habitant. En terme de nutrition, cela prive chaque habitant de 500 Kcal par jour.
Quant au gaspillage, il est partagé par tous les pays développés. 1600 dollars par an de gaspillage pour une famille aux Etats-Unis, 1100 en Grande-Bretagne. Les ménages les plus aisés produisant plus de déchets que les autres. Les pratiques commerciales ont aussi leur responsabilité. Promotion par lots, marketing poussant à l’achat compulsif, règles d’hygiène alimentaire, tout pousse à jeter avant d’avoir consommé.
En décembre 2013, trois organismes dépendants de l’ONU ont lancé un projet commun de lutte contre les pertes d’un montant de 2 millions et demi de dollars. Le projet recensera les secteurs critiques où se produisent le maximum de pertes dans la chaîne de production. Les maillons faibles sont d’ailleurs déjà connus : transport, stockage, protection contre les nuisibles.
Enfin, on oublie également les gaspillages de ressources naturelles liés aux productions agricoles. Toutes ces pertes agricoles ont nécessité un apport en eau estimé, selon la FAO, à 250 km3, soit près d’une fois et demi le volume du lac Léman.
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