La Tunisie, berceau des révolutions arabes
17 décembre 2010 : sur le marché de Sidi Bouzid, dans le sud déshérité du pays, un vendeur ambulant de fruits et légumes s’immole par le feu dans un geste désespéré. Une policière municipale vient - une fois de plus - de lui confisquer sa marchandise. Le jeune homme meurt le 4 janvier 2012 sur son lit d'hôpital. Il s'appelle Mohammed Bouazizi, il a 26 ans. Il deviendra le martyr de la révolution tunisienne.
Les premières manifestations de soutien au jeune vendeur ne rassemblent que quelques centaines de commerçants et de chômeurs. Puis, malgré la police qui tire à balles réelles, la contestation gagne tout le sud du pays : Thala, Kasserine et Gafsa. Depuis 1987, le pays vit sous la coupe réglée de Zine El Abidine Ben Ali et du clan de sa femme, les Trabelsi. 23 ans de dictature que les voisins européens font semblant de ne pas voir, 23 ans d'oppression, d'absence de liberté, de chômage, de mal-vivre.
Le 14 janvier, les régions montent à Tunis pour une manifestation monstre qui envahit l'avenue Bourguiba, juste en face du ministère de l'Intérieur, incarnation de la répression et de la torture. Dans l'après-midi, Ben Ali s'enfuit vers l'Arabie Saoudite.
Le 23 octobre, les Tunisiens votent pour la première fois de leur histoire. L'occident s'émeut de la victoire écrasante des islamistes d'Ennahda, qui obtiennent 40 % des voix, mais les Tunisiens sont confiants. Ils viennent d'ouvrir le deuxième chapitre de la Tunisie libre.
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