Le conflit étudiant s'envenime et s'enlise au Québec
Cette nuit encore, ce sont plusieurs milliers de personnes
qui ont défilé dans les rues de Montréal pour appeler le gouvernement à
négocier avec les étudiants. Depuis
le début du mois de février, la moitié des étudiants est en grève pour
protester contre l'augmentation prévue de 75% des droits d'inscription sur cinq
ans.
Lundi, les pourparlers avec les organisations étudiances ont été suspendus,
à peine après avoir débuté. Le ministre de l'Éducation reprochant à la CLASSE,
une organisation syndicale, de ne pas respecter la trêve demandée après des
semaines de manifestations. En 70 jours de conflit, Montréal a connu pas moins de 150 défilés, du jamais vu.
Quelques heures plus tard, dans la nuit de
mercredi à jeudi, un nouveau rassemblement a donné lieu à des violences. Des
casseurs ont été interpellés en marge d'une marche étudiante nocturne obligeant
le maire de Montréal à lancer un appel à la négociation affirmant que "la
paix sociale de Montréal et du Québec était en jeu" .
Désormais, la seule solution efficace pour sortir du conflit
semble être l'organisation de législatives anticipées. Ces élections pourraient
d'ailleurs conforter la position du gouvernement libéral dirigé par le Premier
ministre Jean Charest. Selon lui, ses électeurs désapprouveraient tout recul
face aux étudiants tandis que le vote des jeunes est peu important.
Selon
plusieurs politologues cet état d'esprit expliquerait que le gouvernement fasse
durer, voire laisse pourrir, le conflit. Cela permettrait au Premier ministre de "régler
la question dans l'arène électorale plutôt que dans la rue" , selon
Pascale Dufour une politologue de l'université de Montréal.
Pour Sylvain
Robert, professeur de littérature au collège du Vieux-Montréal : "C'est un
gouvernement très impopulaire qui a seulement environ 30% d'appui dans la
population et on est en fin de mandat. Il y de fortes chances qu'il utilise ce
conflit-là pour des raisons électorales."
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