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Le gouvernement israélien a annoncé qu'il allait "faciliter" l'entrée de certains biens dans la bande de Gaza

Il va faciliter l'entrée de "biens à usage civil" et de "matériaux pour des projets civils" dans l'enclave palestinienne, selon un communiqué du bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu.La décision israélienne constitue "un pas dans la bonne direction", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Le point de passage d'Erez entre la bande de Gaza et Israël (9 juin 2010) (AFP / Mahmud Hams)

Il va faciliter l'entrée de "biens à usage civil" et de "matériaux pour des projets civils" dans l'enclave palestinienne, selon un communiqué du bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

La décision israélienne constitue "un pas dans la bonne direction", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche.

Les appels à la levée du blocus se sont multipliés depuis l'assaut meurtrier de l'armée israélienne sur une flottille d'aide humanitaire au large de la bande de Gaza le 31 mai.

Au terme de deux jours de discussions, le cabinet de sécurité, qui regroupe la moitié du gouvernement de Benjamin Netanyahu, a décidé de "faciliter le système selon lequel les biens à usage civil entrent à Gaza et d'élargir l'accès aux matériaux pour des projets civils qui sont sous supervision internationale", selon le bref communiqué. En revanche, le gouvernement veut "poursuivre les procédures de sécurité existantes pour prévenir l'entrée d'armes et de matériel de guerre", a souligné le texte.

Le blocus maritime, notamment, doit être maintenu. Par ailleurs le cabinet de sécurité appelle de nouveau la communauté internationale à oeuvrer pour la libération de son soldat Gilad Shalit, capturé par un commando palestinien en juin 2006 et retenu depuis dans la bande de Gaza.

L'Autorité palestinienne a jugé insuffisante la décision israélienne, demandant une levée totale du blocus. Le négociateur palestinien Saeb Erakat l'a qualifiée d'"opération de relations publiques".

Au total, Israël n'autorise l'entrée que de 114 produits, alors qu'il en faudrait 8.000 pour répondre aux "besoins fondamentaux des Palestiniens", estime-t-il dans un communiqué.

L'UE a estimé que l'annonce israélienne était un "pas dans la bonne direction". "Au lieu d'avoir une liste des biens autorisés, il y aura à l'inverse une liste" des produits interdits, selon le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos. "Deux ou trois biens seront frappés d'interdiction et tout le reste pourra entrer sans difficulté", a-t-il dit.

Depuis l'assaut israélien, qui a fait 9 morts et des dizaines de blessés parmi les passagers d'un navire turc le 31 mai, la communauté internationale fait pression sur Israël pour qu'il allège le blocus imposé à Gaza.

La Croix-Rouge demande la levée du blocus
Le CICR a appelé lundi à une levée du blocus imposé depuis quatre ans par Israël à la bande de Gaza. Le "système de soins (y) est au plus mal", estime le Comité international de la Croix-Rouge.

"Pour sortir le million et demi de Gazaouis de la situation précaire dans laquelle ils sont plongés, l'assistance humanitaire à elle seule ne suffit pas. La seule solution durable consiste à lever le blocus", affirme le CICR dans un communiqué intitulé "Blocus de Gaza : pas une année de plus".

Le raid israélien a rappelé la difficulté des conditions de vie dans le territoire palestinien, où "les Gazaouis continuent à se débattre contre le chômage, la pauvreté et les effets de la guerre, tandis que le système de soins de santé est au plus mal", selon le texte.

Les coupures de courant et la pénurie de carburant pour les hôpitaux, ainsi que de fournitures médicales, mettent en danger la santé, voire la survie des habitants, souligne le CICR. "Le système de santé de Gaza n'a jamais été aussi précaire" a déclaré Eileen Daly, coordonnatrice du CICR chargée de la santé à Gaza, citée dans le texte, qui pointe des raisons politiques à cette situation.

"Les autorités palestiniennes doivent quant à elles faire tout ce qui est en leur pouvoir pour dispenser des soins de santé adéquats, assurer l'approvisionnement en électricité et entretenir les infrastructures à Gaza ", ajoute le communiqué, déplorant l'impact sur l'approvisionnement en fournitures médicales des frictions entre le Hamas et l'Autorité palestinienne.

Le CICR s'inquiète également du sort du soldat israélien Gilad Shalit. "Le Hamas a continué d'ignorer les appels lancés par le CICR afin de pouvoir lui rendre visite. Il a également refusé à M. Shalit tout contact avec sa famille", regrette le CICR.

Quatre ans de blocus
Evacuée unilatéralement par Israël en 2005, l'enclave de 362 km2, où s'entassent 1,5 million de Palestiniens, est soumise depuis 2006 à un blocus israélien, sauf pour certains produits de première nécessité. Israël interdit notamment l'entrée de matériaux de construction, alors que son offensive Plomb durci (décembre 2008-janvier 2009) a détruit de nombreux bâtiments publics et logements.

Malgré le départ des quelque 8.000 colons israéliens, Israël a maintenu son contrôle sur l'espace aérien, les eaux territoriales de l'enclave et le trafic de marchandises. L'Etat hébreu supervise aussi le mouvement de population de et vers la bande de Gaza .

Le blocus a été renforcé en juin 2007, quand le Hamas a pris le contrôle de Gaza, mettant fin à un partage du pouvoir avec le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas.

L'unique accès au territoire qui ne soit pas contrôlé par Israël, le terminal de Rafah, à la frontière avec l'Egypte, n'était ouvert que très épisodiquement par Le Caire jusqu'à l'assaut du 31 mai.

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