Le parti du président vénézuélien Hugo Chavez a remporté les élections législatives de dimanche
Le parti d'Hugo Chavez a remporté les législatives avec une majorité de 90 sièges sur 165.
Toutefois, une percée de l'opposition le prive de son hégémonie des deux-tiers au parlement. Celle-ci revendique 52% des suffrages exprimés la veille. La participation elle s'est élevée à 66%.
Lundi matin l'opposition faisait pression car les autorités ont tardé à publier les résultats des législatives.
"Cela n'est pas possible qu'ils nous aient promis les résultats pour dans deux heures, il y a six heures (...) Ils savent ce qu'il s'est passé, nous savons ce qu'il s'est passé", a déclaré Ramon Guillermo Aveledo, porte-parole de la Coordination de l'Union démocratique, regroupant toutes les formations d'opposition.
Le parlement monocaméral a été contrôlé pendant cinq ans à une écrasante majorité par le PSUV (parti socialiste uni du Venezuela), après le boycott du précédent scrutin par l'opposition en 2005. Très hétéroclite, mais rassemblée cette année au sein de la Coordination de l'Union démocratique, cette dernière a fait une percée dimanche en obtenant 59 des 165 sièges.
Dix sièges n'ont pas encore été attribués.
L'ère Chavez
Pendant la campagne, "le président-député" a parcouru le pays, arborant sa chemise rouge dans de nombreux meetings pour appeler à "démolir la bourgeoisie apatride" et à voter pour les candidats "du peuple".
Hugo Chavez est quasiment assuré de remporter la majorité des sièges, selon les sondages. Mais il vise la majorité qualifiée (deux tiers des sièges), pour "radicaliser" sa révolution socialiste.
Depuis cinq ans, les partisans de Chavez disposaient d'une majorité écrasante au Parlement, ce qui leur a permis d'accélérer la nationalisation d'entreprises nationales et étrangères dans les secteurs clé de l'économie, comme les hydrocarbures.
L'opposition, regroupée au sein d'un Conseil de l'Unité démocratique, espère, elle, entrer en force au Parlement pour faire contrepoids. "L'histoire d'amour entre Chavez et le peuple est terminée. Nous sommes de retour", veut croire Berta Morales, une des principales figures de l'opposition.
Hugo Chavez, chef de file des leaders de gauche en Amérique latine, a été réélu trois fois depuis 1998, avec de confortables majorités.
Mais le Venezuela connaît une criminalité croissante, avec entre 13.000 et 16.000 homicides l'an dernier -plus qu'en Irak- pour 27 millions d'habitants. Et le pays traverse sa deuxième année de récession, avec une inflation frôlant 30% et des exportations en recul.
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