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Les bobos de l'été : les allergies

Dermite des prés, urticaire, sensibilité au soleil… L'été est aussi propice aux plaques rouges et aux paupières gonflées. Jean-Pol Dumur, pneumologue et allergologue, nous en dit plus.

Article rédigé par Nora Bouazzouni - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié
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Le rhume des foins peut durer jusqu'à la fin juillet dans certaines régions françaises. (COLIN HAWKINS / CULTURA RF / GETTY IMAGES)

Aux premiers rayons du soleil, certains se mettent à tousser, ont le nez qui coule, quand d'autres se découvrent des plaques rouges après un pique-nique dans l'herbe. Pour en savoir plus sur les allergies estivales et leur prévention, francetv info a interrogé Jean-Pol Dumur, pneumologue et allergologue à Aix-en-Provence et président de l'Anaforcal (Fédération d'associations de formation médicale continue en allergologie).

Francetv info : Existe-t-il des allergies respiratoires spécifiques à la période estivale ?

Jean-Pol Dumur : Ce qu’on appelle le rhume des foins, qui est une allergie aux pollens, peut durer jusqu'à la fin juillet dans les zones un peu froides, comme le nord de la France. Ces graminés peuvent aussi migrer jusqu’en zone montagneuse. Vers la fin août, dans la région lyonnaise, la Drôme et en Isère, il faut faire attention à l’ambroisie, une plante qui pousse sur les terrains abandonnés et qui provoque de violentes allergies. Il y a aussi quelques herbacés qui pollinisent en septembre, comme l’armoise que l’on retrouve dans certaines régions. Enfin, dans toute la France, la période du plein été est celle des allergies aux moisissures, qui dégagent leurs spores dans l’atmosphère et dans les granges.

Quelles précautions doit-on prendre lorsqu’on se sait allergique, ou qu’on se découvre ces allergies ?

L’idéal est de consulter un spécialiste dès l’automne, pour faire un bilan et commencer la désensibilisation en octobre, novembre ou décembre. Ceux qui ne l'ont pas encore fait peuvent traiter les symptômes avec des antihistaminiques ou des sprays, mais ces médicaments ne soignent pas la maladie en elle-même.

Notre peau doit-elle aussi craindre les beaux jours ?

Avec le soleil, certaines personnes souffrent de lucite estivale idiopathique, qu’on appelle souvent "allergie au soleil". Elle se traduit par de petits boutons qui démangent au niveau des parties découvertes, comme le décolleté ou les avant-bras. La lucite est liée à une photosensibilisation, causée par une prédisposition génétique ou la prise de certains médicaments, comme les contraceptifs par exemple. Contrairement à ce que l’on croit, les peaux très blanches n’y sont donc pas forcément plus sujettes. Ces gens doivent s’exposer le moins possible et mettre de l’écran solaire indice 50. Ceux qui ont la peau très claire peuvent consulter un dermatologue, qui peut leur conseiller avant l’été quelques séances d’UV – sous surveillance – pour habituer la peau.

En ce qui concerne les allergies de contact, la dermite des prés est impressionnante mais sans gravité. Elle survient lorsque la peau nue entre en contact avec certaines plantes ou de l’herbe, tout simplement. La conjugaison du soleil, de la rosée et de ce contact donne des cloques au niveau des zones touchées qui démangent, comme la varicelle. Il n’existe pas de traitement préventif, il faut seulement désinfecter et appliquer si besoin une crème à la cortisone.

Les gens qui ont beaucoup de grains de beauté doivent effectuer une visite annuelle chez leur dermato, en dehors de la saison estivale, pour les faire surveiller et enlever ceux qui paraissent suspects. Et dans tous les cas, l’été, il faut éviter de s’asperger de parfum, qui peut, avec le soleil, provoquer une photosensibilisation.

Y a-t-il un pic de consultations à cette saison ?

Pas spécialement. La période des pollens, qui atteint son pic de janvier à juin, est terminée, et l’automne signe le retour de l’asthme aux acariens, quand on remet en route le chauffage. En revanche, certains aliments abondamment consommés l’été peuvent donner des crises d’urticaire, comme la fraise, la framboise, les crustacés ou le poisson. Dans ce cas, on peut prescrire des antihistaminiques et conseiller au patient de freiner sa consommation de l’aliment mis en cause.

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