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Les Cubains vont pouvoir voyager plus librement

Le régime communiste au pouvoir à La Havane va lever en janvier 2013 les restrictions de déplacement imposées aux Cubains désireux de se rendre à l'étranger. Ils ne seront plus contraints de présenter un permis de sortie du pays pour voyager à l'étranger. Les mesures restrictives étaient censées enrayer l'exil des Cubains après l'arrivée au pouvoir de Fidel Castro en 1959.
Article rédigé par Ludovic Pauchant
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Jose Goitia Maxppp)

Un demi-siècle plus tard, les verrous commencent à sauter :
Granma, l'organe du Parti communiste cubain, a annoncé mardi que les autorités cubaines vont renoncer dès le mois de janvier 2013 aux restrictions imposées aux Cubains qui
souhaitent se rendre à l'étranger. Ils ne seront plus contraints de présenter un permis de sortie du pays.

Allongement de la durée de séjour

Dès le 14 janvier 2013, un passeport et un visa du pays de
destination suffiront. Cette mesure, qui s'inscrit dans le cadre d'une grande
réforme de l'immigration impulsée par Raul Castro, frère du Lider Maximo et président
par intérim depuis 2006
, devrait permettre à ceux qui le souhaitent d'aller travailler
à l'étranger. Et de rentrer au pays lorsqu'ils le souhaitent : la durée de
séjour à l'étranger sans perte de droits ni de propriété passe en effet de 11
mois à 24 mois. En 1961, ces mesures restrictives étaient censées enrayer l'exil
des Cubains à l'étranger après l'arrivée au pouvoir de Fidel Castro, deux ans
plus tôt.

Le spectre de la fuite des cerveaux

Si La Havanne lâche du lest sur la forme, elle n'entend pas
se trahir sur le fond : "Les mesures destinées à protéger le
capital humain créé par la révolution du vol des talents pratiqué par les
puissantes nations resteront en vigueur
", l'Etat se réservant "le
droit de se défendre des projets interventionnistes et subversifs du
gouvernement américain et de ses alliés. C'est pourquoi, quelques règles seront
maintenues pour préserver le patrimoine humain de la Révolution et agir face au
vol de talents
", a souligné ainsi Granma.

Il faut entendre par là que Cuba
exercera toujours un contrôle sur les déplacements de son "capital humain ",
et que ces mesures ne devraient pas s'appliquer à des catégories professionnelles
qu'elle considère comme sensibles, par exemple les médecins ou les ingénieurs.

1,5 million d'émigrés

En creux, la réticence des autorités à livrer ses talents
jeunes et formés
à l'"ennemi américain" qui, chaque année,
délivre à ses ouailles près de 30.000 visas. Le risque est toutefois mesuré : avec 20 dollars de salaire par mois en moyenne,
les Cubains ne seront pas nombreux à profiter du dispositif. Il ne faut donc probablement pas
entendre ces mesures comme une volonté désespérée d'ouverture, mais plutôt
comme une nouvelle main tendue aux 1,5 million d'émigrés cubains, dont 80% vivent
aux Etats-Unis.

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