Les Ivoiriens utilisent l'outil de réseau social et de microblogging pour faire face à la crise qui touche le pays
"SOS, Un asthmatique a urgemment besoin de Ventoline, marcory 03174202. Prête lui le tien, le temps kil trouve une pharma. #civsocial, #civ2010" : depuis le début de la semaine, de nombreux messages comme celui-ci, posté jeudi 7 avril à 10h22 par Cartunelo, développeur africain d'application web, défilent sur Twitter.
Face à la dégradation de la situation humanitaire en Côte d'Ivoire, les pro-Gbagbo et pro-Ouattara inscrits sur Twitter ont décidé de mettre de côté leurs divergences politiques et de s'entraider. Ainsi, ils publient des messages d'appel à l'aide avec le ashtag (symbole d'un fil de discussion sur Twitter) #civsocial.
Guy Manasse, développeur informatique à Abidjan qui serait à l'origine de ce fil d'informations, a justifié sa création à RFI : « Ayant constaté une dégradation dans l"usage de #civ2010 (autre ashtag sur la Côte d'Ivoire, NDLR) de la part des partisans des différents partis politiques, j"ai décidé de créer plus utile et plus positif. »
Une opération Call Center
Des Ivoirens travaillant dans l'humanitaire, ainsi que l'ONG Akendewa ont décidé d'aller plus loin : ils ont mis en place un centre téléphonique de gestion d'urgences pour les victimes en Côte d'Ivoire, siuté à Accra, la capitale du Ghana.
"L"idée est de permettre de joindre facilement et GRATUITEMENT des numéros spéciaux pour toute urgence, pour ensuite les relayer en ligne et vers les organismes déjà sur place afin de permettre une intervention rapide des secours", explique le site internet Civsocial. "De nombreuses victimes (blessés par balles, enfants, femmes, etc) se retrouvent dans l"impossibilité de se déplacer."
Depuis plusieurs semaines, les SMS sont suspendus dans le pays et les habitants ne peuvent pas recharger leurs lignes téléphoniques. Les utilisateurs de Twitter relayent ainsi les numéros, comme JoelleET : "#civsocial Les numéros du call center +233 202 598968 ou +233 202 598969 à biper en cas d'urgence".
Ce système permet aux Ivoiriens de s'organiser plus rapidement et montre la place grandissante des réseaux sociaux dans les pays qui traversent des crises. En février, en pleine révolution égyptienne, alors que la population n'avait plus accès à Internet, des numéros de téléphone avaient été mis en place pour permettre aux habitants du pays de "twitter" des messages vocaux.
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