Les nouvelles autorités libyennes peinent à trouver trace de Mouammar Kadhafi, deux mois après la chute de son régime.

Les responsables du CNT expliquent leur difficulté à mettre la main sur un clan Kadhafi "rusé" et "tenace". Depuis la chute du régime, les rumeurs se succèdent sur les arrestations des proches de Kadhafi.

Mouammar Kadhafi reste introuvable depuis des semaines et trois de ses fils, Mohamed, Seif Al-Islam et Mouatassim, ont été annoncés à tort arrêtés. Dernière fausse joie en date pour les pro-CNT : la capture de Mouatassim Kadhafi à Syrte. Elle avait été confirmée mercredi par un haut responsable du Conseil national de transition (CNT), avant de finalement être démentie le lendemain. La prise de ce militaire de carrière, promu par son père à la tête du Conseil de sécurité nationale en 2007, aurait été une belle victoire pour le nouveau pouvoir, en butte à une forte résistance des pro-Kadhafi à Syrte depuis plusieurs semaines.

Interpol a diffusé en septembre une "notice rouge" demandant l'arrestation de Kadhafi, de son fils Seif Al-Islam et de son beau-frère Abdallah Al-Senoussi, ancien chef des services de renseignement, visés par un mandat d'arrêt international émis par la Cour pénale internationale.

Seif Al-Islam, qui fut souvent présenté comme le possible successeur de son père, avait été donné pour capturé le 22 août, alors que les "rebelles" venaient d'entrer dans Tripoli, avant de réapparaître triomphalement dans la nuit devant des journalistes, s'offrant même un bain de foule à Bab Al-Aziziya, alors encore la caserne-résidence de son père.

Ruses et manipulations

"Il est très important d'amener Kadhafi, ses fils et son cercle rapproché de loyalistes devant la justice, ils ont commis de nombreux crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Nous les recherchons activement et les fils sont en tête de liste", a indiqué Adboul Rahmane Boussine, porte-parole militaire du CNT. Ce dernier s'interroge sur la capacité de manipulation du clan Kadhafi. Les combattants anti-Kadhafi avaient également annoncé avoir capturé Mohamed, premier des huit enfants de l'ex-"Guide". Mais dès le lendemain, un haut responsable de la "rébellion" avait indiqué qu'il était parvenu à s'échapper. Après la capture annoncée puis démentie de Mouatassim Kadhafi, Adboul Rahmane Boussine estime qu' "il pourrait s'agir d'une stratégie, d'une rumeur répandue pour semer la confusion et lui permettre de s'échapper de Syrte" où les combattants le soupçonnent d'être réfugié.

Quant à Mouammar Kadhafi, il pourrait, selon Adboul Rahmane Boussine, se trouver dans la vaste zone désertique du sud du pays où il serait facile pour lui de traverser les frontières avec le Niger, l'Algérie ou le Tchad. "Nous le traquons, nous avons des équipes spécialisées, nous serons en mesure de l'arrêter, ce n'est qu'une question de temps", estime-t-il.