Libération du père Vandenbeusch : y a-t-il eu rançon ?
Le père Georges Vandenbeusch est
libre. Il avait été enlevé au Nord du
Cameroun il y a un mois et demi et a été libéré ce mardi. Il
sera de retour en France mercredi, accueilli par François Hollande.
Même si son enlèvement n'a jamais été
officiellement revendiqué, la secte Boko Haram est fortement soupçonnée. Y a-t-il eu paiment d'une rançon ? Oui
pour Marc-Antoine de Montclos, professeur à l'institut français de géopolitique. Il
rappelle qu'au moment de la libération de la famille Moulin-Fournier, "d'après des sources locales, plusieurs
millions de dollars ont été versés ", a-t-il déclaré sur France Info. "Soit,
c'est un groupe crapuleux qui a enlevé le prêtre et à ce moment là, très
certainement, il y a de l'argent qui a été versé. Soit, c'est Boko Haram qui
est en train de se criminaliser pour se financer en négociant des rançons ". Et donc, il y a eu rançon.
Retour d'ascenseur
Mais s'il y a eu rançon, qui l'a
versée ? Le président camerounais Paul Biya, peut-être. François Hollande
a particulièrement tenu à le remercier lors de l'annonce de la libération du prêtre.
Pour la famille Moulin-Fournier, c'est "très
vraisemblablement " Paul Biya qui a versé la rançon, s'avance Marc-Antoine de Montclos. Ce qui pose un problème politique selon lui : si l'aide du
président camerounais est avérée, "la France a une sorte de dette du sang
vis-à-vis du président Paul Biya, qui est quand même au pouvoir depuis 1982, et
qui n'est donc pas exactement un exemple de démocratie en Afrique ". Quel est
le retour d'ascenseur à attendre pour remercier le Cameroun, se demande l'expert.
"La France ne verse pas de
rançon" (Laurent Fabius sur France Info)
Comme à chaque libération, le
gouvernement affirme qu'aucune rançon n'a été versée. "La France ne verse
pas de rançon " a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, sur France Info. Si le président camerounais a pris part dans cette libération,
c'est, selon Laurent Fabius, que le prêtre a été enlevé dans son pays et que
Paul Biya s'est donc senti "une responsabilité particulière pour faire le
maximum pour le retrouver ".
Selon le ministre des
Affaires étrangères, "les autorités françaises ont pris cette position de
ne pas payer de rançons ", simplement, nuance-t-il, "il y a des
discussions, et c'est là où le président Biya est très utile ".
Rançon ou pas ? "Moi on en parle, mieux ça vaut" (le porte-parole du gouvernement camerounais)
Issa Tchiroma Bakary, le porte-parole du gouvernement camerounais explique quant à lui que dès que le père Vandenbeusch a été enlevé, Paul Biya "avait dit qu'il mobiliserait tous les moyens de l'Etat et qu'il ferait du peuple, son soutien ".
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