Mali : les islamistes se replient à l'est, entrée en scène des avions britanniques
Après avoir stoppé l'avancée vers
le sud des islamistes, l'aviation française a, pour la première fois dimanche,
pilonné des positions tenues par les islamistes dans le nord du Mali.
À Gao, les islamistes ont été pris par les frappes en pleine réunion. "Il
y a eu beaucoup de morts", selon un habitant de la ville. "Ils
ont perdu énormément en logistique et des hommes. Le bilan est certainement
plus élevé" que les 60 victimes annoncées, poursuit-il. Les islamistes
sont sortis dans la nuit des maisons où ils se terraient pour récupérer les
corps.
Conséquence de ces pilonnages : les
islamistes se sont repliés vers l'est du Mali, selon le ministre de la Défense.
À l'issue de la réunion interministérielle qui s'est tenue à l'Élysée, Jean-Yves
Le Drian précise qu'un "point difficile" persiste dans la
partie ouest. Il s'agit de la petite commune de Diabaly où les forces maliennes, insuffisamment dotées et confrontées à des hommes *"extrêmement
armés" , n'ont rien pu faire : la commune est retombée sous contrôle islamiste.
- Mais en dehors de ce point précis, "la situation évolue favorablement", précise
le ministre de la Défense.
Appuis européens et américain
Ce lundi, les forces françaises
engagées au Mali reçoivent l'appui des premiers appareils britanniques, un
appui promis samedi par David Cameron. Deux avions C17 de transport de matériel
doivent participer à la mission. Ils décolleront de la base aérienne 105
d'Evreux (Eure), embarquant notamment des véhicules blindés type VAB.
Un premier appareil s'est posé dimanche sur la BA-105 pour des essais de
compatibilité, notamment pour l'arrimage à bord du matériel, précise le Sirpa
Air. L'ambassadeur de Grande-Bretagne était présent sur la base au moment de
son arrivée.
Les Etats-Unis apportent également
un soutien logistique, dans le domaine des transports et des communications,
mais également dans le secteur du renseignement grâce à l'engagement de drones
de surveillance non armés.
De son côté, après avoir décidé dans un premier temps de ne pas prendre part aux opérations, l'Allemagne affirme ce lundi étudier l'envoi d'une aide "logistique, médicale".
"Africanisation" de
l'intervention
Paris presse la Cédéao (Communauté
économique des États d'Afrique de l'Ouest) d'accélérer le déploiement de ses
troupes au Mali. Les premiers soldats, en provenance notamment du Sénégal, du
Niger et du Burkina Faso, devraient arriver dans la journée à Bamako.
Mais les experts militaires doutent de la capacité de ces forces africaines à
reconquérir seules le nord du Mali. Le Nigeria, qui fournit le plus gros
contingent (600 hommes) et prend le commandement opérationnel de cette force, a
lui-même laissé entendre qu'il faudrait du temps pour équiper et former ce
contingent.
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