Margaret Thatcher, les dossiers de plomb
La grève des mineurs de charbon
Margaret Thatcher, parmi ses (nombreux) ennemis, garde une
place de choix pour les syndicats, les "ennemis de l'intérieur" ,
dont elle accepte très mal la mainmise sur les salariés et, surtout, les
accointances avec le Parti travailliste. Avec l'annonce, le 6 mars 1984, de la
fermeture de 20 mines de charbon, pas assez rentables à son goût, l'Angleterre
se prépare à entrer dans une véritable guerre civile.
Dans les mines du Yorkshire, des Midlands, en Écosse, au
Pays de Galles, l'Union nationale des ouvriers de la mine appelle à la grève.
En guise de réponse, Margaret Thatcher interdit les piquets de grève, équipe la
police de moyens militaires, et les manifestations dégénèrent le plus souvent
dans un bain de sang. En mars 1985, un an plus tard, les grévistes reprennent
le travail sans avoir rien obtenu. Margaret Thatcher a gagné, le secteur
énergétique est privatisé. 9 morts, 20.000 blessés et une industrie minière à
genoux, le chemin a été sanglant.
La question irlandaise
Les années de plomb. Pour Margaret Thatcher, hors de
question de laisser l'Irlande du Nord dériver hors du giron britannique. Pas de
négociations avec l'IRA, pas d'états d'âme non plus face au sort de Bobby
Sands.
Ce jeune activiste a à peine 20 ans, en 1977, quand il est
envoyé à la prison de Maze, pour avoir avoué être le possesseur d'une arme
utilisée lors d'un attentat mené par les activistes de l'IRA. Dénonçant des
conditions de détention inhumaines, Bobby Sands décide d'entamer une grève de
la faim le 1er mars 1981. Neuf camarades le suivent. Tous les dix
mourront, Bobby Sands le premier, le 5 mai 1981. Entre temps, il était devenu
membre de la Chambre des Communes.
Margaret Thatcher : "Il a fait le
choix de s'ôter la vie ; c'est un choix que l'organisation à laquelle il
appartenait n'a pas laissé à beaucoup de ses victimes" . Elle n'a jamais
prononcé le moindre mot de regret, assumant jusqu'au bout son inflexibilité.
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