Médecins sans frontières quitte la Libye pour protester contre la torture
Le directeur général de MSF n'en est pas revenu. "Des patients nous ont été confiés au milieu d'un interrogatoire pour des soins médicaux, dans le but de les remettre sur pied pour de nouveaux interrogatoires", raconte Christopher Stokes. "C'est inacceptable. Notre rôle est de fournir des soins médicaux aux blessés de guerre et aux détenus malades, pas de traiter continûment les mêmes patients entre deux séances de torture. "
Ces violences contredisent les promesses de rupture avec l'ancien
régime. "Ni le gouvernement, ni le CNT, ni aucun groupe libyen ne
soutiennent ces actes. Il s'agit d'actes individuels et les
autorités seront très vigilantes à cet égard ", précisent les nouvelles autorités de Tripoli, très gênées - elles ne nient pas l'existence de cas de torture.
Amnesty International dénonce des morts sous la torture
"Il ne fait aucun doute que des violations des droits de l'homme sont
perpétrées, mais elles sont liées à la mentalité des responsables de ces
prisons ", minimise un responsable gouvernemental, sous couvert
d'anonymat.
Selon MSF, le gouvernement, prévenu, n'a entrepris "aucune action " pour mettre un terme aux abus, se désole Christopher Stokes. "Nous avons par conséquent décidé de suspendre nos activités médicales dans les centres de détention. " Amnesty International a annoncé hier détenir des preuves de la mort de "plusieurs détenus dans des circonstances qui suggèrent la torture ". "Ils avaient notamment des plaies à la tête, aux membres, au dos et sur d'autres parties du corps", selon l'organisation, qui accuse "des militaires reconnus officiellement ainsi que plusieurs milices armées opérant en dehors de tout cadre légal ".
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