Mexique : les preuves de la seconde mort d'un baron de la drogue
Donné mort en 2010 par les autorités mexicaines, un
trafiquant de drogue a été abattu à l'Ouest du pays dimanche, dans la région du Michoacán. A Mexico, le gouvernement a pris soin cette fois de certifier "à 100%" l'identité de Nazario Moreno et de présenter à la presse les
photos des empreintes digitales du chef des Chevaliers Templiers, un
puissant cartel de la drogue.
Une mort sans cadavre en 2010
Wikipédia devra remettre sa fiche à jour. Lundi, en fin de matinée, elle présentait
toujours la fausse date de la mort du baron de la mort
mexicain Nazario Moreno en ces termes :
"Nazario Moreno González (surnommé El
Chayo ; 8 mars 1970-9 décembre 2010) est un baron de la drogue mexicain. (Extrait Wikipedia)
Il y a trois ans, le gouvernement mexicain avait effectivement annoncé la disparition du
trafiquant au premier sens du terme : sa mort lors d'une fusillade avec la police fédérale et son cadavre emporté par des membres de sa bande. Toutefois, ces derniers mois, les autorités se doutaient qu'il était encore vivant. Le
narcotrafiquant soupçonné avec sa bande des Chevaliers Templiers d'une série de crimes a finalement été repéré dimanche matin
par des militaires à Tumbiscatio, à plus de 600 km à l'ouest de Mexico. Selon le porte-parole du gouvernement pour la sécurité, le
baron de la drogue a refusé de se rendre. A l'appui de la version officielle, des photos des empreintes digitales de Moréno ont été présentées aux journalistes.
Des prières à Saint Nazario
La mort du trafiquant en 2010 n'avait pas suscité de doutes. Au point qu'un véritable culte de la personnalité s'était organisé autour du personnage,
dans des villages du Michoacán. Des autels pour le vénérer avait été montés et des statuettes
de "Saint Nazario" circulaient avec le visage du chef de la bande criminelle
des Chevaliers Templiers. La mort de Moreno annoncée dimanche est un
nouveau coup porté à la mafia de la drogue par le gouvernement d'Enrique Peña
Nieto, au pouvoir depuis décembre 2012. Parmi les arrestations dont il peut se
prévaloir, celle il y a un an, de Joaquín "El Chapo" Guzmán, présenté comme l'homme le plus recherché dans le monde.
Des habitants avaient pris les armes
Ces derniers mois, l'emprise du groupe était telle,
que des milices armées d'auto-défense s'étaient organisées pour s'opposer à des
crimes touchant aussi bien des habitants que des entreprises : assassinats, enlèvements et racket. Le gouvernement
avait aussi renforcé en janvier la présence militaire et policière dans la
région, en légalisant les milices qui acceptaient le contrôle des forces de l'ordre.
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