Migrants : Hollande et Merkel proposent un "mécanisme permanent et obligatoire" d'accueil
Aura-t-il fallu cette macabre photo, celle d'un enfant syrien retrouvé noyé sur les plages de Turquie, pour que l'opinion internationale bouge enfin ? L'opinion internationale, européenne, et française ? On a appris à la mi-journée que François Hollande s'était entretenu avec la chancelière allemande, Angela Merkel, et avec le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, qui préside en ce moment l'Union européenne. Pour parler de quoi ? D'initiatives en faveur des migrants. D'autres entretiens sont prévus avec le président du Conseil européen, et le président turc.
Très concrètement, l'Elysée a fait savoir que le président français et la chancelière allemande avaient décidé de transmettre, dès aujourd'hui, "des propositions communes pour organiser l’accueil des réfugiés et une répartition équitable en Europe, rapprocher les normes pour renforcer le système d’asile européen, assurer le retour des migrants irréguliers dans leur pays d’origine, et apporter le soutien et la coopération nécessaires avec les pays d’origine et de transit."
Dans le détail, tous deux ont proposé, selon les mots de Hollande, un "mécanisme permanent et obligatoire" de répartition des réfugiés. En clair, des quotas de réfugiés par pays européen. Car, au sein de l'UE, "il y a des pays qui ne répondent pas à leurs obligations morales" .
"L'UE doit faire davantage" , ajoute-t-il. Elle doit répartir un certain nombre de personnes qui demandent refuge. C'est ce qui a été fait pour 40.000 Syriens en juin. "Aujourd'hui nous parlons de 100.000. Il est donc tout à fait nécessaire d'avoir un mécanisme qui puisse prendre la situation de chaque pays européen pour voir ce qu'il est possible de réserver comme accueil dans ce pays-là en fonction de ses caractéristqiues" .
Ces propositions seront soumises le 14 septembre à un conseil des ministres européens de l'Intérieur.
D'ici là, François Hollande rassemblait à l'Elysée pour une réunion de travail, en cette fin d'après-midi, son Premier ministre, Manuel Valls,ainsi que Ségolène Royal (Ecologie), Bernard Cazeneuve (Intérieur), Christian Eckert (Budget), Sylvia Pinel (Logement) et Harlem Désir (Affaires européennes). Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, est en déplacement, il sera représenté par son directeur de cabinet. Cette réunion doit "examiner les volets européen et national" de la question des migrants.
Quelques heures avant, Manuel Valls s'est ému publiquement, et a estimé qu'il y avait urgence à agir.
Il avait un nom : Aylan Kurdi
— Manuel Valls (@manuelvalls) September 3, 2015
Urgence d'agir
Urgence d'une mobilisation européenne pic.twitter.com/d2wkTGAdhX
La Méditerranée, un "cimetière de migrants"
L'onde de choc continue de se propager au-delà des frontières. Très offensif, le président turc a accusé les pays européens d'avoir transformé la Méditerranée en "un cimetière de migrants" ; ces pays, ajoute-t-il, "partagent la responsabilité de chaque réfugié mort" .
Autre voix, plus policée, celle de Matteo Renzi : le chef du gouvernement italien estime à son tour que l'Europe "ne peut pas seulement s'émouvoir, elle doit aussi se bouger" .
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