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Chine, Inde et Iran relancent la conquête spatiale
Trois pays émergents ont lancé ces derniers temps des missions spatiales. L’Inde pour Mars, la Chine pour la Lune et l’Iran, qui a fait faire un bon dans l’espace à un singe. En termes de recherche scientifique, tout cela est de peu d’apport. Mais la question n’est pas là. Il s’agit avant tout de politique internationale. Chaque pays veut montrer ses capacités et sa puissance.
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La Chine vient de marquer les esprits en envoyant un véhicule exploratoire sur le sol lunaire.
«Lapin de Jade», un robot à six roues, permet à l’Empire du Milieu de devenir la troisième nation à poser une sonde sur notre satellite.
Les Chinois avaient précédemment envoyé leur premier homme dans l’espace le 15 octobre 2003 dans le cadre du projet Shenzou. Depuis, quatre missions habitées se sont succédées. Le 27 septembre 2008, Zhai Zhigang était le premier Chinois à sortir dans l’espace.
Spectaculaire, mais tout cela respire le déjà vu. Russes et américains ont envoyé des hommes dans l’espace à la fin des années cinquante. Le dernier alunissage lui est Russe, enfin Soviétique ! C’était en 1976 avec la mission Luna 24. Rien de neuf donc si ce n’est que les images sont en 3D. Quant au robot, l’américain Curiosity sur Mars a, en 2012, placé la barre très haut.
Lapin de Jade a roulé sur la Lune
Alors à quoi bon ? L’espace est un excellent vecteur de communication interne et internationale. «Un saut de géant pour la Chine», a titré un journal de Hong Kong. «Gloire et longue vie à la Chine», a réagi un internaute. Sur le plan intérieur, il est toujours bon de flatter le chauvinisme.
Du reste, Kennedy, lorsqu’il a lancé la conquête de la Lune en 1961, n’a pas fait autre chose. Il s’agissait de se remettre du camouflet soviétique.
Il en va de même pour la Chine. Il s’agit de montrer que le pays est, à son tour, capable de développer une haute technologie.
Un programme à 1000 roupies le gramme
Autre pays émergent, l’Inde, se pique également de conquête spatiale.
En 2008, le pays devenait la quatrième puissance à tourner autour de la Lune, et à y déposer une sonde. Chandrayaan 2 devait en 2013 y envoyer un robot. Mais l’Inde s’est détournée de la Lune pour réaliser une expédition low-cost vers Mars. Le 5 novembre, la fusée décollait et, après avoir pris de l’élan autour de la Terre, elle a quitté l’orbite terrestre le 1er décembre.
Il lui reste désormais à atteindre Mars, ce qui n’est pas gagné. Une mission sur deux y échoue.
Mais ce serait un formidable coup de pub pour New Delhi, qui pourrait ainsi vendre un lanceur de satellite à bas-coût. De façon plus générale, envoyer un gramme dans l'espace coûte à l'Inde un millier de roupies (un peu plus de 16 dollars), soit un dixième de ce qu'il en coûte pour la Nasa. Aller sur Mars n’est juste que l’illustration de ses capacités.
Un singe comme paravent
Reste enfin le cas de l’Iran. Pour le pays, la conquête spatiale n’a de sens qu’en tant que message à la communauté internationale. Une communauté qui lui refuse le droit de devenir une puissance nucléaire.
Aussi, l’Iran prend-elle un malin plaisir à jouer avec les nerfs des Occidentaux, en réalisant son second vol suborbital de l’année. La présence d’un singe à bord ne fait pas illusion aux yeux des Occidentaux, qui dénoncent un paravent visant à masquer un programme nucléaire militaire. D’ailleurs, l’ONU a imposé un embargo quasi-total sur les exportations de technologie spatiale.
Là encore, expédier un engin à 120 km de hauteur ne fait pas figure d’exploit. Pas plus que le vol d’une vingtaine de minutes d’un singe. Le premier vol d’un être vivant remonte au 3 novembre 1957 avec la chienne Laïka.
En revanche, ce tir est parfaitement compatible avec une recherche sur un missile balistique nucléaire. En outre, il permet de faire savoir la maïtrise acquise par les ingénieurs iraniens.Et, en ultime pied de nez, il montre que l’Iran peut très bien contourner l’embargo.
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