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Irak: Bassorah, ville chiite dynamique malgré la guerre, se rêve à la verticale
Alors que Daech déstabilise le nord de l’Irak, le sud se porte plutôt bien. En témoigne Bassorah, poumon économique du pays, ouverte sur le Golfe arabo-persique, à l’économie florissante. Pour le montrer, la municipalité pourrait s’offrir la plus haute tour du monde intégrée à un urbanisme futuriste. Pour l’heure, cet immense projet immobilier se conjugue au conditionnel.
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Bassorah, 2,3 millions d’habitants essentiellement chiites, est une cité portuaire très prospère, située sur le canal Chatt-al-Arab, à 55 km en amont du Golfe persique et à 550 km au sud-est de Bagdad. L’ancienne Venise de l’Orient, connue historiquement pour un commerce dynamique ouvert sur le monde, renaît de ses cendres, après 25 ans de guerre.
Suite à l’invasion américano-britannique de l’Irak en 2003, la ville est redevenue, 8 ans après le départ des Anglais, un centre stratégique. Bassorah est la ville la plus riche du pays grâce au pétrole qu’elle exporte au départ de ses terminaux (80% de l’or noir irakien y transite) et à l’argent injecté dans la reconstruction et la modernisation du pays.
Une ville verticale
Selon le Guardian, «l'Etat islamique est au moins à 600 km de là. Il y a l'argent du pétrole. De nouvelles voitures circulent sur de nouvelles routes. Des hôtels cinq étoiles et un nouveau stade sportif ont été ouverts récemment.»
Et comme il n’a pas la réussite modeste, le gouvernorat de Bassorah la chiite se verrait bien rivaliser avec ses voisins du Golfe, les monarchies sunnites. Comment ? En commandant un nouveau plan directeur du centre-ville, dans le but de maximiser sa capacité d’expansion d'ici 2025, d’éviter l'étalement urbain tout en protégeant l'environnement. Une solution : construire à la verticale.
La mariée serait très belle
C’est ainsi que la municipalité a fait appel à un cabinet anglo-irakien, AMBS, qui a conçu les plans d’une ville futuriste qui n’aura rien à envier, si le projet se met en place, à ses concurrentes du Golfe.
Sa pièce maîtresse serait un gratte-ciel de 1.150 mètres de haut pour 230 étages, qui ferait la nique à la Burj Califat de Dubaï (828 m) et à la future tour Kindom Power de Djeddah (1.000 m), financée par le Prince al-Walid ben Talal ben Abdelaziz al Saoud et construite par la société Saudi Ben Laden Group, qui doit être livrée en 2019. Le nom de cette tour irakienne qui flirterait avec le ciel, «The Bride» (la Mariée).
Un projet encore dans les cartons
Pour l’heure, ce projet reste sur plan et n’a pas été budgété. Si l’idée de telles constructions montre la volonté de Bassorah et de sa région de connaître un nouvel essor, il leur faudra en finir avec l’insécurité qui y règne. La ville est secouée depuis plusieurs mois par des affrontements entre tribus et groupes radicaux chiites. Les uns estimant qu’il y a trop de proximité avec l’Iran, les autres au contraire qu’il n’y en a pas assez, comme l’explique RFI.
Petit détail à ne pas oublier, le pays reste coupé en deux par la guerre menée par Daech qui occupe le nord de l’Irak.
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