La Norvège renonce à ouvrir ses fonds sous-marins à l'extraction minière en 2025

Le Premier ministre travailliste a précisé qu'il s'agissait d'un "report", et non de la fin des projets nationaux d'extraction de minéraux.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Store, à la cathédrale d'Oslo (Norvège), le 29 novembre 2024. (CORNELIUS POPPE / NTB / AFP)

La Norvège ne délivrera pas de permis de prospection minière sous-marine dans ses eaux arctiques en 2025. Le petit parti de la Gauche socialiste a annoncé, dimanche 1er décembre, avoir arraché cette concession dans le cadre de négociations avec le gouvernement de centre gauche, minoritaire au Parlement, pour l'aider à faire adopter son projet de budget 2025. "Nous avons arrêté les projets d'extraction de minéraux dans les fonds sous-marins", a déclaré Kirsti Bergsto, cheffe de la Gauche socialiste.

Dans un communiqué, le parti précise que cette suspension vaut pour 2024 et 2025. Le Premier ministre travailliste, Jonas Gahr Store, a souligné que cette décision ne signait pas la fin des projets nationaux d'extraction, qui visent à se passer des hydrocarbures, dont le pays est un gros producteur, dans le cadre de la transition énergétique. "C'est un report", a-t-il affirmé à la chaîne TV2.

L'Etat attaqué en justice

Les autorités norvégiennes estiment que cette exploitation permettrait de ne pas dépendre de pays comme la Chine pour la fourniture en minéraux essentiels à la transition énergétique, et assurent que la prospection permettrait de recueillir les connaissances qui font actuellement défaut. Malgré les objections de scientifiques, d'ONG, de l'UE et d'autres Etats, Oslo comptait attribuer ses premiers permis d'exploration minière sous-marine en 2025, ce qui aurait pu en faire l'un des premiers pays au monde à exploiter ces gisements.

En janvier, son Parlement avait donné son feu vert à l'ouverture d'une partie des fonds sous-marins à la prospection minière, sur 280 000 km2, soit plus que la superficie totale du Royaume-Uni. Le ministère de l'Energie avait ensuite désigné des aires propices, représentant 38% de cette surface, en mer de Norvège et en mer du Groenland, pour un premier cycle d'attribution de licences prévu en 2025.

Un procès intenté à l'Etat par la branche norvégienne du Fonds mondial pour la nature (WWF), qui réclamait une suspension de ce processus d'ouverture dans l'attente d'études d'impact, s'est ouvert jeudi. "WWF est très heureux qu'il n'y ait pas de cycle de concessions (...) en 2024-2025", a réagi la présidente de WWF Norvège, Karoline Andaur, auprès de l'AFP. Elle a en revanche exclu l'arrêt de la procédure judiciaire. "On a encore besoin que les tribunaux déterminent si la décision d'ouverture [des fonds sous-marins] a été prise sur des bases légales", a-t-elle souligné.

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