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Nouvel an : "On repart à un niveau de surveillance d'avant Covid", estime le secrétaire national SGP Police FO

Dans une note envoyée aux préfets, le ministre de l'Intérieur demande d'être particulièrement vigilant face "au niveau élevé et persistant de menace terroriste", de surveiller particulièrement les transports en commun et de mener des contrôles routiers "alcoolémie et stupéfiants".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les policiers ont mené des contrôles routiers dans les Alpes-Maritimes dans la nuit du 31 décembre 2020 au 1er janvier 2021. (SEBASTIEN BOTELLA / MAXPPP)

"On repart à un niveau de surveillance d'avant Covid", déclare vendredi 30 décembre sur franceinfo Jean-Christophe Couvy, secrétaire national SGP Police Force Ouvrière. C'est pour cette raison, selon le syndicaliste, que le réveillon de la Saint-Sylvestre sera un peu moins encadré cette année. 90 000 policiers et gendarmes seront mobilisés contre 95 000 en 2021 et 100 000 en 2020. Ces deux dernières années, les forces de l'ordre devaient aussi faire respecter les restrictions sanitaires. 

franceinfo : La présence des forces de l'ordre sera en baisse pour ce réveillon : est-ce une mesure qui a du sens, cette année, selon vous ?

Jean-Christophe Couvy : En fait, ce n'est pas que leur présence sera en baisse, c'est plutôt que l'on repart à un niveau de surveillance d'avant Covid. Cela peut interpeller, mais en fait il n'y a plus de restrictions à proprement parler à faire respecter. Donc, on revient à une situation dite normale, pour un soir du Nouvel an. Il n'empêche que nous serons tout de même vigilants, car le risque terroriste est toujours présent. Il y a aussi des risques de débordements classiques lors du réveillon, avec l'usage de mortiers d'artifices ou de voitures incendiées. Donc pendant que certains feront la fête, nous serons sur le terrain et nous travaillerons.

La menace terroriste est-elle réellement plus importante un soir de Réveillon ?

Oui, car il y a des grosses masses de foules qui se déplacent. Pour quelqu'un qui aurait des intentions malhonnêtes, ce serait une cible parfaite. Par exemple à Paris sur les Champs-Elysées, on fait des points de filtrage, on met nos voitures et camions en formation anti-bélier pour protéger les gens qui viennent faire la fête. Même chose en région, chaque grande ville a son endroit de prédilection pour les rassemblements festifs, donc les préfets vont prendre localement les dispositions nécessaires pour protéger ces zones.

En plus des lieux de culte et des transports, sur quoi allez-vous vous concentrer également ?

On sait très bien que le premier de l'an, c'est aussi de la consommation d'alcool, de l'ivresse et des violences intrafamiliales, pour lesquelles mes collègues partout en France sont appelés. Donc nous serons vigilants à cela. Ensuite, il y a des débordements, des mouvements de foule, dès que des petits groupes viennent se former, par exemple sur les Champs-Elysées, pour mettre la pagaille ou pour dévaliser les gens. Il faut être attentif, interpeller rapidement. Il peut aussi y avoir des bagarres en fin de soirée, avec des gens avinés. Dans certaines villes en région, nos collègues sont parfois bien seuls en attendant les renforts. Il faut donc user de patience, d'expérience, mais c'est vrai que parfois les nuits sont longues.

Faut-il continuer à communiquer sur le phénomène des voitures brûlées, qui avaient été 874 l'an dernier, en baisse par rapport à 2019 ?

Il faut être prudent dans la communication. L'idée n'est pas de cacher des choses aux citoyens, mais il faut éviter de faire des palmarès selon moi, de faire trop de statistiques. Car on sait que c'est un phénomène qui peut être contagieux, avec certains quartiers qui vont être en compétition pour savoir qui fait le plus gros score de voitures brûlées. En parler, oui, mais en faire trop de publicité, non. Maintenant, il y a des sortes de combats avec les tirs de mortiers, c'est à celui qui va essayer d'attaquer les forces de l'ordre ou les pompiers. Nous voyons ça toujours avec prudence. Normalement, les mortiers d'artifices sont interdits à la vente, mais on sait très bien que la délinquance s'en procurera toujours dans des pays étrangers, limitrophes. Il y a des filières que nous essayons de remonter pour lutter contre ces phénomènes. Et quand ces fauteurs de trouble sont interpellés et présentés à la justice, on espère aussi qu'ils seront sanctionnés lourdement. 

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