Obama sur l'Irak : "Cela va prendre du temps"
Au lendemain des premières frappes américaines sur l'Etat islamique en Irak, le président américain affiche sa détermination. Barack Obama a expliqué dans son allocution hebdomadaire avoir autorisé les frappes en Irak pour protéger les personnels américains en poste dans la ville d'Erbil. "Si nécessaire c'est ce que nous continuerons de faire ", a-t-il dit.
Tout en assurant qu'il ne permettrait "pas que les Etats-Unis soient à nouveau entraînés dans une guerre en Irak " et qu'il n'était pas question d'envoyer "des troupes américaines (...) en Irak, parce qu'il n'y a pas de solution militaire américaine à la crise là-bas ", Barack Obama a souligné qu'il ne fallait pas permettre à "ces terroristes d'avoir un refuge permanent d'où ils pourront attaquer les Etats-Unis ".
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"Nous ne voulons pas faire office d'armée de l'air irakienne"
Dans une interview au New York Times, il également indiqué que les Etats-Unis pourraient aller plus loin : "Nous ne les laisserons pas créer un califat quelconque via la Syrie et l'Irak ", déclare le chef de la Maison-Blanche. "Mais nous ne pourrons le faire que si nous savons que nous avons des partenaires sur le terrain capables de remplir le vide ", ajoute-t-il, incitant forces irakiennes et peshmergas kurdes à travailler ensemble, comme ils ont commencé à le faire. "Plus largement, ce que j'ai indiqué est que nous ne voulons pas faire office d'armée de l'air irakienne ", rappelle le président.
"Plus qu'un ou deux jours" pour sauver les Yazidis, selon une députée
Barack Obama confirme aussi l'"effort humanitaire" pour venir en aide aux milliers de civils qui ont fui la ville de Sinjar à l'approche des djihadistes et sont réfugiés dans les montagnes. "Les milliers, peut-être des dizaines de milliers, d'hommes, femmes et enfants qui se sont enfuis vers la montagne sont menacés par la faim et la soif. La nourriture et l'eau que nous avons lancés vont les aider à survivre ", a déclaré Barack Obama.
Mais de son côté, une députée membre de la communauté kurdophone des Yazidis estime qu'il ne reste plus qu'"un ou deux jours " pour sauver les Yazidis réfugiés dans les montagnes. "Si nous --les (forces kurdes) peshmergas, l'ONU, le gouvernement, n'importe qui-- ne leur apportons pas un peu d'espoir maintenant, leur moral va s'effondrer, et ils vont mourir ", a-t-elle ajouté.
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Pas de calendrier, mais une intervention de plusieurs semaines
Quelques heures après ces déclarations, Barack Obama a repris la parole. "Les efforts humanitaires des Etats-Unis se poursuivent ", a indiqué le président précisant, "il y a déjà eu deux parachutages de nourriture (1.000 repas) et d'eau ". Il a appelé l'Irak a formé un "gouvernement d'union " pour lutter contre les djihaddistes.
"J'ai parlé à François Hollande ce matin, et il m'a assuré de son soutien humanitaire" (Barack Obama)
Le chef de l'Etat a également annoncé qu'il avait parlé, dans la matinée, avec David Cameron, le Premier ministre britannique, et François Hollande. Les deux dirigeants ont assuré de leur soutien. "Tous les deux ont exprimé leur soutien à nos actions et sont d'accord pour nous appuyer dans l'assistance humanitaire que nous offrons aux Irakiens qui souffrent le plus ".
Concernant la durée de l'engagement américain, Barack Obama n'a pas donné de calendrier sur la fin des frappes en Irak, mais il a avoué qu'il était impossible de résoudre le problème "en quelques semaines ". L'avancée des djihadistes est "plus rapide que nous le pensions ".
Sur les populations menacées qui se sont réfugiées dans les montagnes, le sauvetage va être compliqué. "Je suis confiant dans le fait que nous pourrons empêcher l'Etat islamique d'aller dans les montagnes et de massacrer les gens qui se sont réfugiés là-bas, mais l'étape suivante sera compliquée au niveau logistique: comment permettre un passage sûr pour permettre à ces gens de descendre des montagnes, et où peut-on les déplacer pour qu'ils soient en sécurité ? C'est le genre de chose sur lequel nous devons nous coordonner au niveau international ", a expliqué Barack Obama.
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