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Opération en Somalie : "Il fallait prendre le risque" (Le Drian)

L'opération commando lancée en Somalie pour tenter d'exfiltrer un otage français, agent de la DGSE, a échoué. Elle a donné lieu à des combats "d'une grande violence", selon le ministre de la Défense qui a apporté sur France 2 des réponses à plusieurs questions qui se posaient encore.
Article rédigé par Gilles Halais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

Sur la date de l'opération

La décision avait été prise il y a
plusieurs jours par le président Hollande. L'assaut, "préparé depuis un
certain temps",
selon le ministre de la Défense, a été reporté à
plusieurs reprises. Et finalement lancée à 2h, heure locale, samedi matin
(minuit à Paris), dans une localité située au sud de Mogadiscio, Bulomarer. Une
zone très arborée et habitée, un environnement difficile pour ce type
d'opération.

Sur les risques encourus

"Il fallait prendre le
risque parce que Denis Allex
(il s'agit sans doute d'un pseudo pour cet
agent français du renseignement, ndlr) est enfermé dans des conditions
inhumaines depuis trois ans et demi, que les négociations étaient irréalisables
et que nous avions la certitude qu'il se trouvait dans ce lieu",
a
expliqué Jean-Yves Le Drian dans le 20-Heures de France 2. "Tout le
monde savait que dans ce genre d'opérations il y a des risques majeurs. Le
Shebab de Somalie est un groupe très radical, lié à Al-Qaïda et qui n'hésite
devant rien",
a-t-il poursuivi.

Sur les moyens engagés

L'attaque a été menée par une
cinquantaine de commandos du service action (SA) de la DGSE à bord d'au moins
cinq hélicoptères du GAM 56 "Vaucluse" (unité d'hélicoptères et
d'avions de l'armée de l'air dédiée à la DGSE) et du Commando des opérations
spéciales (COS), selon une source dans les milieux du renseignement français.

"Il y a eu des combats d'une grande violence (...) La résistance a
été plus forte que prévu",
a expliqué le ministre de la Défense.

Sur les pertes

L'opération n'a pas atteint son
objectif, ne permettant pas d'exfiltrer l'otage dont, "tout porte à
croire qu'il a été assassiné, après, par ses geôliers",
selon
Jean-Yves Le Drian. Les islamistes somaliens shebab affirment, eux, que l'otage
est "toujours en sécurité, loin du lieu de bataille" et qu'il
sera jugé *"dans les deux jours."

  • Un militaire français a également été abattu au cours de l'opération, et un
    autre est porté disparu. Le président Hollande évoqué, lui, "deux vies
    sacrifiées"
    en plus de celle de l'otage.

Les Shebab ont également essuyé de
lourdes pertes : 17 de leurs hommes ont été abattus, selon le ministre de la
Défense.

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