Cet article date de plus de huit ans.
Où s'arrêtera la baisse du prix de l'électricité solaire?
Une centrale électrique solaire de 350 mégawatts (MW) devrait voir le jour à Abou Dhabi (Emirats Arabes Unis) avec une proposition de prix d'environ 23 dollars le mégawattheure (environ 21,5 euros). Un record à la baisse pour cette énergie et une somme à comparer aux 108 euros par mégawattheure garantis dans le contrat de la centrale EPR d’Hinkley au Royaume-Uni.
Publié
Temps de lecture : 4min
Autre continent, autre record. L'américain SunEdison avait déjà fait grand bruit en proposant un prix de 29 dollars (26 euros) le mégawattheure (MWh), dans un appel d'offres au Chili, toujours pour une centrale solaire. Et la chute des prix semble s’accélérer puisque il y a 18 mois seulement, une centrale à Dubaï tenait le record du moment avec un prix d'environ 48 dollars/MWh (43 euros).
L'éolien n'est pas en reste. Le danois Dong Energy va installer au large des Pays-bas deux parcs offshore de 700 MW à un prix inédit de 72,7 EUR/MWh, un contrat annoncé à l'été 2016. En 2015, son concurrent suédois Vattenfall impressionnait déjà l'industrie en affichant un coût de 103 euros par mégawattheure pour un parc au Danemark.
Des prix pas forcément significatifs
Certes, il s’agit de contrats exceptionnels situés dans des lieux particulièrement adaptés à des productions à très bas coût. Ces prix très bas «sont plutôt des signaux» que le reflet de la réalité sur l'ensemble du marché, prévient Alexis Gazzo, spécialiste des énergies nouvelles qui rappelle l'importance des spécificités locales.
«La question est de savoir si ces prix sont duplicables dans d'autres parties du monde. En réalité la plupart des projets ne sont pas à ces prix», relève un expert de l'AIE (Agence internationale de l'énergie). En fonction des régions du monde, les prix varient plutôt entre 60 et 80 dollars le mégawattheure pour le solaire et l'éolien terrestre. Il n'empêche que les prix ne cessent de baisser, grâce à une industrialisation de ce type de production.
Wind, Solar Prices in Latin American Auctions Keep Getting Lower pic.twitter.com/m4R4KNVDAC
— Bloomberg Briefs (@BloombergBriefs) October 10, 2016
Les coûts de l’énergie verte ne sont pas les seuls à baisser. Depuis quelques mois, les prix des énergies fossiles ne cessent, eux aussi, de baisser, du fait de l’importance de l’offre (pétrole, gaz ou charbon) et de la réduction de la demande (notamment du fait du ralentissement chinois).
«Une autre explication qui est souvent relayée comme explication de la chute des prix de l’électricité est le développement des énergies renouvelables intermittentes (éolien et solaire) qui, subventionnées par des tarifs de rachat bien au-dessus des prix du marché et étant une énergie fatale (c’est-à-dire toujours injectée en priorité dans le réseau), entraînent une perte de rentabilité pour les autres modes de production», note cependant un site spécialisé.
La multiplication des sources d'énergie ne va pas sans poser des problèmes quant à la rentabilisation des investissements. «Il y a fort à parier que la surcapacité du réseau européen soit un frein structurel à un retour à des prix stables et hauts», note ce site. Ainsi, il y a un an, un appel d’offres fixait le coût du solaire en France à 70 euros le MW. «En tout état de cause, ce chiffre interpelle dans la mesure où, pour la première fois, il acterait la faible compétitivité de l’atome. Ce dernier coûte aujourd’hui un peu plus de 82 dollars, soit environ 74 euros, le MWh si l’on en croit les chiffres de l’AIE dans son dernier rapport», notait Le Monde.
Ces chiffres montrent que tout le système d'alimentation électrique est en pleine transformation, fragilisant les investissements à long terme et rendant difficile la combinaison d'une production énergétique propre (comme le solaire ou l'éolien) avec la nécéssité de fournir les réseaux en permanence (notamment la nuit). Et si les matières premières baissent (vertes ou fossiles), les prix de l'électricité eux ne baissent pas vraiment.
«Une autre explication qui est souvent relayée comme explication de la chute des prix de l’électricité est le développement des énergies renouvelables intermittentes (éolien et solaire) qui, subventionnées par des tarifs de rachat bien au-dessus des prix du marché et étant une énergie fatale (c’est-à-dire toujours injectée en priorité dans le réseau), entraînent une perte de rentabilité pour les autres modes de production», note cependant un site spécialisé.
Le prix du kWh de l’énergie #gaznaturel a baissé d’environ 20% depuis janvier 2015 https://t.co/LslnfUVPoV pic.twitter.com/CUyTsla0VK
— Coénove (@Coenove) June 23, 2016
La multiplication des sources d'énergie ne va pas sans poser des problèmes quant à la rentabilisation des investissements. «Il y a fort à parier que la surcapacité du réseau européen soit un frein structurel à un retour à des prix stables et hauts», note ce site. Ainsi, il y a un an, un appel d’offres fixait le coût du solaire en France à 70 euros le MW. «En tout état de cause, ce chiffre interpelle dans la mesure où, pour la première fois, il acterait la faible compétitivité de l’atome. Ce dernier coûte aujourd’hui un peu plus de 82 dollars, soit environ 74 euros, le MWh si l’on en croit les chiffres de l’AIE dans son dernier rapport», notait Le Monde.
Ces chiffres montrent que tout le système d'alimentation électrique est en pleine transformation, fragilisant les investissements à long terme et rendant difficile la combinaison d'une production énergétique propre (comme le solaire ou l'éolien) avec la nécéssité de fournir les réseaux en permanence (notamment la nuit). Et si les matières premières baissent (vertes ou fossiles), les prix de l'électricité eux ne baissent pas vraiment.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.