L'aide humanitaire arrive sur le site du glissement de terrain en Papouasie-Nouvelle-Guinée dans lequel 2 000 personnes ont été ensevelies
Des vivres et des médicaments ont commencé à arriver, mercredi 29 mai, sur le site d'un glissement de terrain qui a décimé un village entier en Papouasie-Nouvelle-Guinée cinq jours plus tôt. Les autorités estiment à 2 000 le nombre de personnes ensevelies lors de cette catastrophe, qui a détruit une localité des hautes terres de la province d'Enga, au centre du pays. Sur place, les humanitaires découvrent des enfants rendus muets par le choc de la catastrophe.
Après plusieurs jours de fouilles à l'aide d'outils de fortune, seuls six corps ont été retirés de la coulée de boue. Miok Michael, le chef de la communauté locale, explique que 19 "membres de sa famille et proches" manquent à l'appel. "L'aide parvient lentement sur le site", dit le responsable qui s'est rendu sur place. "Mais les déplacés continuent à pleurer et appeler à l'aide. Il n'y a pas de maison adéquate pour dormir, toutes les maisons ont été ensevelies". Les secours ont abandonné l'espoir de trouver des survivants sous les mètres de boue et de débris.
Des opérations menées dans des conditions difficiles
Les habitants ont donc commencé à organiser des processions funéraires, des manifestations collectives appelées localement haus krai et qui peuvent durer des semaines. Même sans bilan détaillé à ce stade, les humanitaires soulignent que de nombreux enfants ont été victimes de la catastrophe, alors qu'on estime à 40% les habitants de la région sont âgés de moins de 16 ans.
"Ce que nous entendons, c'est qu'à cause de ce qu'ils ont vu et vécu, beaucoup d'enfants ont cessé de parler", a indiqué à l'AFP Justine McMahon, de l'ONG CARE Papouasie-Nouvelle-Guinée. Selon Niels Kraaier de l'Unicef Papouasie-Nouvelle-Guinée, au moins neuf enfants orphelins ont été recensés.
L'Unicef a indiqué avoir commencé à distribuer des kits d'hygiène comprenant des seaux, des bidons et du savon, tandis que l'ONG World Vision rapporte que les habitants manquent encore de nourriture, abris, couvertures et moustiquaires. Les opérations de secours ont été compliquées par l'éloignement du site, les violences tribales à proximité et les dégâts causés par le glissement de terrain qui a coupé la principale route d'accès.
Les autorités ont entamé l'évacuation de milliers de personnes menacées par un possible nouveau glissement de terrain, mais, selon les ONG, nombre d'habitants refusent de quitter les lieux dans l'espoir de retrouver des proches disparus.
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