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Trêve entre Israël et le Jihad islamique : Israël "tout à fait satisfait" des opérations, la trêve "correspond" aux objectifs selon le ministère des Affaires Etrangères

Invité sur franceinfo lundi, Emmanuel Nahshon, porte-parole du ministère des Affaires Étrangères israélien a partagé sa satisfaction concernant la trêve entérinée par un accord, dimanche.

Article rédigé par franceinfo
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Des soldats israëliens, le 7 août 2022.  (ATEF SAFADI / MAXPPP)

Après plusieurs jours de combats dans la bande de Gaza qui ont fait 44 morts et 360 blessés dans la ville depuis vendredi, Israël s'estime "tout à fait satisfait et cette trêve correspond parfaitement à nos objectifs", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires Étrangères israélien Emmanuel Nahshon sur franceinfo lundi. Après la signature d'une trêve sous l'égide de l'Egypte dimanche soir, Israël compte s'employer à "améliorer la situation économique des habitants de Gaza", affirme-t-il.

"C'est la énième trêve qui suit la énième attaque contre le peuple palestinien", dénonçait pour sa part, l'ambassadrice et cheffe de la mission Palestine en France, Hala Abou-Hassira, également invitée ce lundi.

Rappelons que, trois minutes après l'entrée en vigueur de la trêve, l'armée israélienne a annoncé mener des frappes sur des positions du Jihad islamique à Gaza, "en réponse" à des tirs de roquettes. 

franceinfo : Avez-vous atteint vos objectifs dans l'opération militaire lancée à Gaza il y a quelques jours ?

Emmanuel Nahshon : Je crois que nous avons porté un coup assez sévère au Jihad Islamique (JIP), mais nous nous serions passés de cet épisode qui nous a été imposé par le groupe qui préparait des attentats. Après deux, trois jours de combats, nous sommes tout à fait satisfaits et cette trêve correspond parfaitement à nos objectifs.

Comment s'annonce la suite, après cet agenda très militaire ?

Il y aura certainement un agenda politique qui n'a rien à voir avec le JIP, qui est une organisation terroriste dont le seul but est de tuer des Israéliens. Ce qui est très important de notre côté est d'améliorer la situation économique des habitants de Gaza. Nous nous y employons depuis un temps, au moins depuis la formation de ce nouveau gouvernement israélien il y a un an. Il n'y a aucune raison que les Gazaouis paient le prix pour le fait d'être maintenant sous la férule d'organisations terroristes islamistes.

Le Hamas a choisit de ne pas s'impliquer dans ce conflit, qu'en dites-vous ?

Si le Hamas n'est pas intervenu aux côtés du JIP, c'est d'abord parce qu'il craignait de recevoir les mêmes coups. Le Hamas doit quand même rendre des comptes à la population, aux Gazaouis : une opération militaire qui n'était absolument pas nécessaire aurait de nouveau porté atteinte au bien-être de la population de la bande de Gaza. Nous ne négocions pas avec le Hamas, qui est reconnu par l'Union Européenne comme une organisation terroriste, mais nous faisons le nécessaire pour améliorer le quotidien des habitants de la bande de Gaza.

Comment Israël considère l'Autorité Palestinienne dans ce conflit ?

Il faut négocier avec l'Autorité Palestinienne. Malheureusement nous recevons des réponses négatives depuis déjà plusieurs années du côté palestinien, de Mahmoud Abbas et de son gouvernement. Nous devons aussi probablement nous préparer au post-Abbas : le président de l'Autorité Palestinienne est déjà assez âgé, il faudra peut-être attendre son successeur pour renouveller ces négociations. Aujourd'hui, nous sommes sur une stratégie de petits pas : gérer ensemble, avec l'Autorité Palestinienne, les problèmes du quotidien des Palestiniens en attendant de pouvoir enfin négocier une solution raisonnable à ce conflit qui dure déjà depuis une centaine d'années.

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