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Pétition d'Amnesty en soutien à deux sœurs indiennes "condamnées" à être violées

Amnesty International a lancé une pétition ce week-end pour venir en aide à deux sœurs indiennes, condamnées par un conseil de village à un viol collectif, dans le nord de l'Inde.
Article rédigé par Antoine Guinard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Noli Railway Station dans l'Utter Pradesh en 2012 © REUTERS/Navesh Chitrakar)

L'affaire a horrifié le monde entier. Plus de 160.000 personnes ont signé la pétition d'Amnesty International à travers le monde pour venir en aide à deux sœurs indiennes. Elles ont fui leur village d'Uttar Pradesh dans le nord de l'Inde, afin d'échapper au sort épouvantable qui leur était réservé. L'ainée âgée de 23 ans a récemment approché la Cour suprême indienne afin de  demander une protection pour elle et sa soeur de 15 ans.

Les deux sœurs ont été condamnées, il y a une dizaine de jours, à subir un viol collectif et à être exposées nues en public, le visage peint en noir. Selon le décret des anciens du village, elles devaient payer pour leur frère. Ce dernier appartient comme ses soeurs à la caste des Intouchables (Dalit), la plus basse dans la hiérarchie hindou. Il s'est enfui avec son amante, une femme mariée de la caste Jat dominante.

La différence entre l'Inde des villes et l'Inde rurale

Cette affaire est le reflet de  "la différence entre l’Inde des villes et l’Inde très traditionnelle. Les castes sont interdites mais elles continuent à être impliquées et à être un tabou majeur, " explique Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty International.

"Dans l’Inde rurale, le viol d’une jeune femme fait le déshonneur dans une famille et on a de nombreuses affaires où, les jeunes filles, une fois qu’elles ont été violée, n’ont plus qu’une seule solution, se pendre, parce qu’elles sont rejetées par toute la communauté et leur famille. On voit bien le décalage entre société avec une classe éduquée et plus en faveur des droits et de l’égalité des femmes et l’Inde rurale qui bouge très peu. "

Inde : "Il faut une enquête impartiale", estime Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty International

Amnesty demande une enquête 

La justice indienne ne reconnaît pas ces décrets, mais ils continuent d'être mis en application en Inde, en particulier en milieu rural. En janvier 2014, une jeune femme avait subi un viol collectif ordonné par le conseil de village dans l'est du pays, pour sa relation avec un homme d'une autre caste. 

Amnesty a demandé dimanche une enquête sur la décision du conseil de village, rappelant que les membres de la communauté des Intouchables étaient victimes de discriminations.

Une première enquête aurait mis à jour une connivence entre la police et la caste supérieure. "C'est pour cela qu'il faut qu’il y ait une enquête impartiale qui permette de définir qui faisait partie de ce conseil de village, " insiste Geneviève Garrigos.

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