Pour la première fois, Barack Obama se rend en Israël
Comment en est-on arrivé là ? Les Etats-Unis sont le principal allié d'Israël - garants d'une certaine stabilité dans la région. Mais jamais son président en exercice ne s'était rendu sur place. Ce qui ne veut pas dire que Barack Obama se désintéressait de la situation... Juste qu'il prenait quelque distance avec la politique israélienne, semble-t-il.
Dès 2009, Obama avait pressé Israël de cesser la colonisation. Et s'était engagé en faveur d'un Etat palestinien, aux côtés d'Israël. Il avait plaidé pour le gel des mises en chantier dans les colonies juives de Cisjordanie et pour une main tendue à Téhéran.
Et puis, il y avait eu ce discours du Caire, toujours en 2009, dans lequel Obama avait paru lier la légitimité d'Israël à l'Holocauste, en oubliant certaines racines plus anciennes à la création du pays...
Des symboles très calculés
C'est pour remettre tous ces dossiers à plat que Barack Obama arrive aujourd'hui en Israël pour trois jours de visite officielle. Et son programme est truffé de symboles.
Ainsi, il ira se recueillir sur le tombe de Theodor Herzl, l'inspirateur de l'idée d'un Etat juif qui aboutira, en 1948, à la création d'Israël. Il se rendra au Musée d'Israël pour y voir quelques fragments des Manuscrits de la mer Morte - des parchemins vieux de 2.000 ans découverts au milieu du XXe siècle. Voilà pour ré-ancrer Israël dans l'Histoire.
Obama ne fera pas pour autant l'impasse sur les territoires palestiniens - il doit rencontrer le président Mahmoud Abbas à Ramallah, et ira à Bethléem - mais il s'y rendra en hélicoptère, pour éviter les bulldozers, les barrages militaires israéliens... et la colère des Palestiniens, qui trouvent le temps un peu long.
L'autre camp, celui des colons, semble avoir pesé suffisamment lourd pour faire en sorte qu'Obama ne s'adresse pas à la Knesset, le parlement israélien. A la place, le président américain s'exprimera, jeudi, devant des étudiants israéliens invités à l'ambassade. La jeunesse, tout un symbole. Encore.
Netanyahu-Obama, des relations pas toujours faciles
Son hôte, Benjamin Netanyahu, n'est pas franchement un ami proche. Netanyahu n'a jamais fait mystère de ses sympathies conservatrices - sa proximité d'avec Mitt Romney n'a échappé à personne pendant la campagne électorale, au point que certains, en Israël craignent aujourd'hui qu'Obama ne cherche à se venger.
Obama s'en défend : "J'ai rencontré Bibi plus que n'importe quel autre dirigeant. Nous avons une formidable relation professionnelle." "Les différends du passé ne comptent pas" , analyse Danny Ayalon, ex-ambassadeur israélien aux Etats-Unis, et numéro deux des Affaires étrangères jusqu'à peu.
La menace nucléaire iranienne pourrait sceller la réconciliation entre les deux hommes. Obama a récemment assuré que, si Téhéran se dotait de l'arme nucléaire, la "ligne rouge" serait franchie. De quoi amplement rassurer les Israéliens...
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