Prix Nobel d'économie : le Français Jean Tirole récompensé pour ses travaux sur la régulation des marchés
Il est seulement le troisième économiste français à être ainsi distingué par l'académie Nobel, après Gérard Debreu en 1983 et Maurice Allais en 1988.
Après Patrick Modiano en littérature, la France peut s'enorgueillir d'une nouvelle récompense. Le prix Nobel d'économie a été attribué à Jean Tirole pour ses travaux sur "le pouvoir des marchés et la régulation", a annoncé l'académie Nobel, lundi 13 octobre, à Stockholm (Suède). Il est seulement le troisième économiste français à être ainsi distingué, après Gérard Debreu en 1983 et Maurice Allais en 1988.
"L'un des économistes les plus influents de notre époque"
"Il fait la fierté de notre pays", a réagi le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, sur Twitter. Le nom de Jean Tirole, 61 ans, était régulièrement cité parmi les potentiels lauréats du Nobel ces dernières années. L'académie Nobel le présente comme "l'un des économistes les plus influents de notre époque", qui a notamment "éclairci la manière de comprendre et de réglementer les industries avec quelques entreprises importantes".
Actuellement directeur de l'Ecole d'économie de Toulouse, le Français est en effet spécialiste de la "nouvelle économie industrielle", ce qui lui avait déjà valu la médaille d'or du CNRS en 2007, rappelle L'Opinion. "Elle se penche sur des questions aussi diverses que les ententes entre les entreprises, les 'regroupements de brevets', le modèle économique de Google...", expliquait Jean Tirole à Sciences Humaines en 2013.
"La concurrence ne doit pas être une religion"
"D’un côté, nous analysons la stratégie des entreprises : quelles sont les meilleures décisions de leur point de vue ?, précisait l'économiste au magazine. De l’autre, nous menons une analyse en termes de 'bien-être social' : à quelles conditions les décisions des firmes conduisent-elles à un résultat satisfaisant pour les consommateurs ? Quelles règles les pouvoirs publics doivent-ils mettre en œuvre pour atteindre cet objectif ?"
Fort de ses travaux, l'économiste concluait que "la concurrence ne doit pas être une religion". Jean Tirole la considérait comme un "bienfait" lorsqu'elle permettait l'innovation ou la baisse des prix, mais "mal conçue, elle peut tout aussi bien avoir des effets néfastes".
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