Combats intenses à Gaza
Selon des témoins, des dizaines de combattants des groupes islamistes Hamas et Jihad islamique affrontaient cette nuit des soldats israéliens dans les quartiers de Choujaïya et Zeitoun, dans l'est de la ville de Gaza encerclée par les chars, pour la première fois depuis le début samedi de l'offensive terrestre. D'autres affrontements ont été signalés près des localités de Jabaliya et Beit Lahya (nord) et l'armée israélienne a renforcé son contrôle aux portes de plusieurs agglomérations du territoire exigu de 362 km2, qui se retrouve coupé en deux.
Cinquante Palestiniens, dont 13 enfants, ont été tués hier, ce qui porte à 555 le nombre de Palestiniens morts, dont de nombreux civils, depuis le lancement de l'offensive aérienne le 27 décembre. Quelque 2.700 personnes ont en outre été blessées.
La situation humanitaire continue d'empirer pour les 1,5 million d'habitants de la bande de Gaza, la plupart des secteurs sont privés d'électricité et souffrent d'importantes pénuries d'eau courante, de nourriture et de carburants. Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), des blessés meurent à Gaza en attendant des ambulances qui ne peuvent pas les approcher à cause des combats et "un demi-million de personnes sont menacées d'être totalement privées d'eau". Le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés a demandé l'ouverture des frontières pour permettre aux Palestiniens le souhaitant de quitter Gaza.
Malgré l'offensive, les groupes armés palestiniens ont continué à tirer des roquettes sur le sud d'Israël, où 32 engins sont tombés, faisant quatre blessés légers. Quatre Israéliens sont morts dans ces tirs depuis le 27 décembre. Selon l'armée israélienne, un soldat a été tué et 55 autres ont été blessés dans l'opération terrestre.
En dépit des morts et des destructions, le plus influent chef du Hamas à Gaza, Mahmoud al-Zahar, a affirmé que "la victoire arrive grâce à Dieu", et la branche militaire du mouvement a affirmé que des "milliers" de combattants étaient prêts à affronter les soldats dans la rue. Le Hamas a par ailleurs envoyé une délégation au Caire pour discuter des moyens d'arrêter la guerre.
Malgré les appels lancés par la Maison blanche, l'ONU et le président français Nicolas Sarkozy, en visite dans la région, la ministre des Affaires étrangères israélienne Tzipi Livni a douché les espoirs d'une imminente trêve (comme le Premier ministre sortant Ehud Olmert l'avait fait dimanche), en affirmant qu'Israël était déterminé à réaliser les objectifs de sa campagne, dont le but déclaré est de faire cesser les tirs de roquettes. Elle a aussi opposé une fin de non-recevoir à la proposition de l'Union européenne d'envoi d'observateurs une fois les combats arrêté.
Le président palestinien Mahmoud Abbas, de plus en plus impuissant, a appelé à la fin "immédiate et sans condition" de l'offensive avant de se rendre aujourd'hui à New York, où les Etats arabes vont proposer un nouveau projet de résolution au Conseil de sécurité afin d'obtenir un cessez-le-feu durable.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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