Des avions français ont détruit plusieurs véhicules militaires libyens samedi, a annoncé le ministère de la Défense
Ces destructions ont eu lieu lors du premier engagement de l'armée de l'air française à 17h45 samedi.
Dans la soirée, les forces américaines et britanniques se sont jointes aux opérations contre le régime Kadhafi, dans le cadre de , avec les tirs de plus de 110 missiles de croisière contre une vingtaine de sites libyens.
Les avions français sont "prêts à intervenir contre des blindés qui menaceraient des civils désarmés", avait déclaré Nicolas Sarkozy, à l'issue d'un sommet samedi à Paris réunissant l'ONU, les principaux pays de l'UE, des pays arabes et la Ligue arabe.
Le porte-avions Charles de Gaulle appareillera dimanche de Toulon vers la Libye, a par ailleurs annoncé le ministère de la Défense.
La France a engagé samedi une vingtaine d'avions de combat - dont des Rafale et des Mirage - et un avion de surveillance Awacs dans l'opération militaire au-dessus de la Libye, a-t-on appris samedi de source militaire française.
"Une première cible a été engagée et détruite à 17h45", a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense samedi en fin de journée, évoquant un blindé fidèle au colonel Kadhafi.
Dans la soirée de samedi, les Etats-Unis, également engagés dans l'opération, ont commencé à tirer des missiles de croisière Tomahawk sur des cibles non précisées, ont rapporté des médias américains, alors que de fortes explosions étaient entendues à l'est de Tripoli.
Vers 21h30, le Pentagone faisait savoir que plus de 110 missiles Tomahawk avaient été tirés sur des objectifs libyens par des sous-marins et navires américains et britanniques.
Ces missiles ont touché "plus de 20 objectifs" parmi lesquels des systèmes de défense anti-aérienne et des noeuds de communication stratégiques, tous situés sur la côte, a précisé l'amiral américain William Gortney.
Les opérations se déroulant de nuit, l'amiral a indiqué qu'il faudrait "un peu de temps" pour évaluer l'impact des attaques.
L'US Navy dispose de trois sous-marins en Méditerranée, équipés de missiles Tomahawk, à même d'atteindre des avions et des batteries antiaériennes, pour faire respecter la zone d'exclusion aérienne imposée par l'Onu, a dit un responsable américain.
Vers 22h30 samedi, la chaîne d'information panarabe Al Jazira rapportait que des frappes aériennes occidentales avaient visé la base aérienne de Mitiga, tout près de Tripoli, fréquemment utilisée pour des vols civils réservés aux personnalités.
En outre, selon des habitants, une base aérienne abritant des forces de Kadhafi a été visée par les frappes aériennes occidentales près de Misrata, grande ville de l'ouest de la Libye, à 200 km à l'est de Tripoli.
Les différentes missions du Rafale
Les ont décollé en début d'après-midi de la base de Saint-Dizier (Haute-Marne), où ils sont habituellement stationnés. Ils sont armés "en configuration défense aérienne", a-t-on précisé de source militaire.
Les appareils ont survolé "l'ensemble du territoire", a-t-on souligné au ministère de la Défense, dont la région de Benghazi (est), bastion des insurgés, où les forces loyales à Kadhafi tiraient samedi à l'arme lourde contre des quartiers proches de la ville.
Les Rafale sont conçus pour des missions de bombardement, de reconnaissance et de défense aérienne. Ils peuvent être équipés de bombes guidées laser pour d'éventuelles frappes aériennes.
La Libye est située pour les avions de chasse à moins de trois heures de vol du territoire français. Les Rafale doivent être ravitaillés en vol, probablement à la fois à l'aller et au retour, pour ce type de mission.
L'aviation française dispose d'environ 40 Rafale, dont certains ont été prépositionnés sur la base de Solenzara, en Corse, où devrait être rapidement concentrés l'essentiel des appareils qui participeront aux opérations au dessus de la Libye. Les forces françaises sont dotées d'une centaine d'avions de chasse et peuvent aussi mobiliser des Mirage 2000 pour ce type de mission.
La Royal Air Force était aussi en action samedi soir dans le ciel libyen dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité autorisant le recours à la force pour protéger les civils, a déclaré le Premier ministre britannique David Cameron.
"Ce soir, des forces britanniques sont en action au dessus de la Libye. Elles participent à une coalition internationale qui s'est formée pour appliquer la décision des Nations unies et protéger le peuple libyen", a-t-il dit.
Les Britanniques participent aux opérations en Libye avec des avions de combat Tornado et Eurofighter.
Des mouvements d'avions ont par ailleurs été notés dans plusieurs bases aériennes du nord et du sud de l'Italie samedi à l'approche du probable déclenchement de frappes aériennes contre le régime de Mouammar Kadhafi, ont constaté des photographes de l'AFP.
Selon l'agence italienne Ansa, trois AWACS sont prêts à décoller de Trapani (ouest de la Sicile) où ont été également rassemblés les Tornado ECR italiens habituellement basés à Piacenza (nord) et spécialisés dans la destruction de défenses antimissile et de radars, ainsi que les Tornado IDS d'attaque de Ghedi (nord) et les chasseurs Eurofighter de Grosseto (centre).
En outre, six F-16 danois sont arrivés à la base de Sigonella (sud-est de la Sicile), tandis que le préfet de Pordenone (Vénétie, nord) a annoncé l'arrivée prochaine d'avions américains à la base d'Aviano, toujours selon Ansa.
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