Mort du général Soleimani : la semaine où la tension est brusquement montée entre les Etats-Unis et l'Iran
En sept jours, un enchaînement d'attaques des deux Etats, qui se livrent une lutte d'influence acharnée en Irak, a abouti à la mort d'une figure puissante du régime iranien.
Un embrasement en quelques jours. Latentes depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump et sa remise en cause de l'accord sur le nucléaire iranien, les tensions entre les Etats-Unis et l'Iran ont explosé, vendredi 3 janvier, avec l'assassinat de Qassem Soleimani, l'une des plus influentes personnalités de la République Islamique.
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Cette mort est l'aboutissement d'une semaine d'escarmouches entre les deux camps, qui luttent en coulisses pour le contrôle de l'Irak.
27 décembre : un Américain tué par un tir de roquette
Fin décembre, une attaque à la roquette frappe la base militaire irakienne K-1, près de Kirkouk, dans le nord du pays. Un sous-traitant américain est tué, plusieurs militaires américains et irakiens sont blessés. L'attaque n'est pas revendiquée, mais Washington l'attribue à une milice chiite pro-iranienne, le Hezbollah irakien.
29 décembre : les Etats-Unis bombardent des bases du Hezbollah irakien
Deux jours plus tard, l'aviation américaine bombarde cinq bases du Hezbollah irakien dans l'ouest du pays. Au moins 25 personnes sont tuées. "Les frappes ont été un succès", s'est félicité le chef du Pentagone, Mark Esper, en expliquant que ces raids visaient à "affaiblir les capacités des Brigades du Hezbollah à mener de futures attaques". Quelques heures après ces raids, quatre roquettes se sont abattues aux abords d'une base abritant des soldats américains près de Bagdad, sans faire de victime.
31 décembre : des manifestants attaquent l'ambassade américaine à Bagdad
Le 31 décembre, des milliers de manifestants attaquent l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad pour protester contre ces frappes. Ils brûlent des drapeaux, arrachant des caméras de surveillance et crient "Mort à l'Amérique". Les manifestants sont des hommes en uniformes, combattants du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires dominée par des factions chiites pro-iraniennes à laquelle appartiennent les Brigades du Hezbollah, la faction visée par les raids, mais aussi des femmes brandissant des drapeaux irakiens et du Hachd. Donald Trump menace de faire payer le "prix fort" à Téhéran.
3 janvier : le général Qassem Soleimani et son lieutenant visés par un raid aérien
Le 3 janvier 2020, le puissant général iranien Qassem Soleimani, émissaire de la République islamique en Irak, est tué dans un raid américain à Bagdad. La frappe a été décidée par Donald Trump, qui a lui-même donné l'ordre de "tuer" le chef de la force Qods. Le raid américain a visé en matinée un convoi de véhicules dans l'enceinte de l'aéroport de Bagdad, tuant au moins 9 personnes au total, selon des responsables des services de sécurité irakiens. Outre le général Soleimani, l'autre grande figure tuée est Abou Mehdi Al-Mouhandis, véritable chef opérationnel du Hachd al-Chaabi et lieutenant du général pour l'Irak depuis des décennies. Ils seront enterrés samedi. Trois jours de deuil ont été déclarés en Irak et en Iran.
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