Iran : des coups de feu à la manifestation pro-Moussavi

"On entend des coups de feu sporadiques ici (...). Je peux voir des gens en train de courir", rapporte un reporter de la chaîne en langue anglaise Press TV. Il s'agirait des tirs d'une milice pro-gouvernementale iranienne, visant des manifestants de l'opposition.
_ Il y aurait au moins un mort, disait-on dans la soirée. Sept morts, précise ce matin la radio officielle. Radio Payam précise que “plusieurs voyous voulaient attaquer un poste militaire et vandaliser les équipements publics près de la place Azadi. Malheureusement sept personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées”.

Selon plusieurs témoins, les affrontements ont éclaté entre policiers et manifestants. Et les responsables des coup de feu étaient en civil. Ce matin, la télévision iranienne annonce l'arrestation des “principaux agents” armés, sans donner de précisions sur leur nombre ou leur identité.

Après un week-end d'émeutes dans la capitale iranienne, qui n'avait pas connu pareil soulèvement depuis les manifestations étudiantes de 1999, plusieurs centaines de milliers de partisans de Moussavi ont envahi aujourd'hui l’avenue Azadi, l’une des principales artères de Téhéran.

Malgré les affrontements entre policiers et manifestants, le régime a pour l'instant laissé se dérouler tous les défilés, y compris celui de cet après-midi qu'il avait pourtant dans un premier temps interdit.

Les manifestants demandent l’annulation du scrutin de vendredi qui a donné une écrasante victoire au président sortant, l'ultraradical Mahmoud Ahmadinejad, crédité de près de 63% des voix. "Faux", rétorque le camp Moussavi, qui dénonce des irrégularités majeures dans ce scrutin.

"Aujourd’hui, j’ai présenté officiellement au Conseil des gardiens (de la constitution) une demande visant à faire annuler les résultats de l’élection présidentielle ", a indiqué l’ancien Premier ministre iranien sur son site internet, invitant "les Iraniens à poursuivre leurs manifestations à l’échelon national de manière pacifique et conforme à la loi". Le Conseil des gardiens, dont les membres sont nommés directement et indirectement par le guide suprême iranien, a indiqué ce mardi matin qu'il était prêt à recompter les voix.

Cécile Mimaut, Anne Jocteur Monrozier avec agences