Israël engagé dans une "guerre sans merci "
"Nous n'avons rien contre les habitants de Gaza mais nous sommes engagés dans une guerre sans merci contre le Hamas et ses alliés" , a déclaré le ministre israélien de la défense Ehud Barak à la Knesset, justifiant le déchaînement de violence sans précédent dans le territoire depuis la guerre de 1967.
A l'action armée sur le terrain se mêlent désormais les attaques verbales du côté israélien : au sein du gouvernement d'Ehud Olmert, on ne fait plus mystère de la volonté d'éliminer le Hamas. "Après l'opération, il ne restera plus aucun bâtiment du Hamas debout à Gaza" , a ainsi affirmé le chef d'état-major adjoint, le général Dan Harel. "Cette opération est différente des précédentes. Nous avons mis la barre très haut" , a-t-il ajouté.
De son côté, le mouvement palestinien a poursuivi ses tirs de roquettes de fabrication artisanale sur le territoire israélien, tuant un civil dans la ville limitrophe d'Ashkelon, le second depuis l'embrasement de ce week-end. Plusieurs projectiles se sont aussi abattus sur Sderot.
Israël a annoncé que son offensive ne cesserait que lorsque ces tirs, qui ont redoublé à l'expiration le 19 décembre d'une trêve précaire, auraient pris fin. L'opération militaire se poursuivra "jusqu'à ce que la population du sud d'Israël ne vive plus dans la terreur", a affirmé Mark Regev, porte-parole du Premier ministre Ehud Olmert. Cela pourrait durer encore "bon nombre de jours", a précisé de son côté un porte-parole militaire.
Depuis trois jours, près de 350 Palestiniens ont été tués et 1400 blessés, pour la plupart des activistes du Hamas. L'agence des Nations unies pour les réfugiés de Palestine a fait état d'au moins 57 civils tués. L'Etat juif vise uniquement les activistes palestiniens, a souligné la ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni, tout en ajoutant: "Malheureusement, dans toute guerre, des civils en paient parfois le prix."
L'étroite bande côtière surpeuplée offre une vision de chaos et ses hôpitaux sont débordés par l'afflux de blessés. La plupart des Gazaouis restent claquemurés chez eux, loin des fenêtres dont les vitres menacent d'éclater à chaque nouveau raid aérien. Le quotidien s'organise entre deux bombardements...
Laissant planer la menace d'une offensive terrestre, Israël, qui a mobilisé 6.500 réservistes, a déployé des renforts d'infanterie et de blindés à la lisière de la bande de Gaza. Le secteur frontalier longeant le territoire a été décrété "zone militaire fermée".
Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé à Israël d'autoriser l'acheminement d'aide humanitaire à Gaza. Une quarantaine de camions chargés de vivres et de fournitures médicales ont pu entrer dans le territoire à la mi-journée. Par ailleurs, L'Egypte a entrouvert le terminal de Rafah pour permettre l'acheminement d'aide médicale vers le territoire et l'entrée de blessés palestiniens en Egypte.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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