AVANT/APRES. Villes et quartiers rasés, camps de réfugiés visés... Visualisez l'ampleur des destructions dans la bande de Gaza
Depuis la reprise des combats le 1er décembre, après une semaine de trêve, l'armée israélienne intensifie son offensive contre le Hamas dans le sud de la bande de Gaza. Tsahal a notamment annoncé, mardi 5 décembre, mener des combats au sol dans la ville de Khan Younès, seconde ville la plus peuplée de l'enclave palestinienne. La veille, des troupes, des dizaines de chars et des bulldozers israéliens s'étaient positionnés à l'entrée de cette cité, désormais devenue l'épicentre de la guerre. Des milliers de civils qui avaient été poussés à rejoindre cette zone au début du conflit sont désormais poussés à fuir à nouveau, piégés près de Rafah, dans un périmètre de plus en plus restreint, proche de la frontière égyptienne.
Tout le territoire de la bande de Gaza est désormais concerné. Pour visualiser l'ampleur des dégâts, franceinfo a récolté un ensemble d'images satellite de l'enclave palestinienne produite par l'entreprise américain Planet Labs. Ces photographies ont été prises entre le samedi 2 et le lundi 4 décembre.
A Gaza, les quartiers de Rimal et d'Atatra méconnaissables
Dans la ville de Gaza (nord de la bande de Gaza), de nombreux bâtiments du quartier de Rimal, situé le long du littoral et proche du centre-ville, ont été rasés par les frappes des forces israéliennes. Celles-ci ont affirmé cibler les centres d'où opère le Hamas. Avec ses nombreuses banques, centres commerciaux et restaurants, le quartier de Rimal était l'un des plus prospères de Gaza. C'est ici aussi que se trouvent différents sites de commandement du mouvement islamiste au pouvoir dans l'enclave palestinienne.
Mais ce paysage de désolation ne s'arrête pas aux frontières de la ville de Gaza. Déjà visée par un déluge de feu après trois semaines de bombardements en 2014, la ville de Beit Lahia, située à moins de deux kilomètres de la frontière avec Israël, a été l'une des premières zones visées par Tsahal après les attaques du 7 octobre. L'armée israélienne a affirmé que ce territoire était un repaire du Hamas. Atatra, l'un de ses quartiers, a subi d'importantes destructions après des frappes répétées. Des bulldozers semblent avoir dégagé des routes à travers les décombres et l'armée israélienne a déblayé le terrain et établi des positions défensives dans les champs environnants.
La ville de Beit Hanoun entièrement détruite au début de l'offensive
Située au nord-est de Gaza, là aussi proche de la frontière avec Israël, la ville Beit Hanoun, qui comptait 35 000 habitants avant la guerre, a été défigurée par les bombardements israéliens. Au même titre que Beit Lahia, elle a été l'une des premières cibles de Tsahal au lendemain des assauts terroristes du 7 octobre.
Les camps de réfugiés d'Al-Shati et de Jabaliya ciblés par des frappes
Dans le nord-ouest de la ville de Gaza se situe le camp de réfugiés d'Al-Shati, plus connu sous le nom de "Beach Camp". Ce camp, le troisième plus grand des huit implantés dans la bande de Gaza, accueillait plus de 90 000 personnes, selon les derniers estimations de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) datant de juillet. Il a été en grande partie rasé par les forces israéliennes. Il s'agissait de l'un des plus surpeuplés du territoire. Selon Tsahal, le quartier d'Al-Shati était l'un des principaux bastions du Hamas. Elle affirme aussi que les systèmes de commandement et de contrôle du mouvement islamiste dans la zone ont été complètement démantelés au cours des raids, rapporte le média The Times of Israel.
Même constat un peu plus à l'est, où le camp de réfugiés de Jabaliya a été visé les 31 octobre et 1er novembre derniers par des frappes israéliennes. Cette attaque, qui avait pour but "d'éliminer un dirigeant du Hamas" selon Tsahal, a fait plus de 50 morts et des dizaines de blessés. Il s'agit du plus grand camp de réfugiés de la bande de Gaza, dans lequel vivaient 116 000 personnes.
Toute l'enclave est désormais touchée par les frappes
Bien que le Nord soit la zone la plus touchée par les destructions, le Sud a, lui aussi, connu de nombreuses frappes. Dans le quartier Al-Mughraqa, en plein cœur de l'enclave palestinienne, les bâtiments ne sont plus que des gravats. L'université Al-Azhar a été massivement bombardée et complètement détruite le 1er novembre.
Une frappe israélienne ciblant la maison d'un membre du Hamas a également touché le 1er décembre le camp de réfugiés de Bureij.
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