"Avant nous pouvions réunir plus d'une centaine de milliers de personnes": en Israël, les militants de la paix peinent à se faire entendre depuis le 7 octobre

En Israël, plus de six mois après le massacre du 7 octobre, la société est plus traumatisée et polarisée que jamais. Dans ce climat, pour les militants de la paix, le discours prônant le vivre-ensemble est difficile à porter.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des militants du mouvement "Standing Together", à Ashkelon, le 7 mars 2024. (JACK GUEZ / AFP)

Alors que plus de six mois se sont écoulés depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre, les Israéliens militants de la paix et du vivre-ensemble peinent plus que jamais à faire entendre leur voix.

Dans les rues, les militants du mouvement "Standing together" (Debout ensemble) sont facilement reconnaissables avec leurs t-shirts violets, mais ce qui frappe, c'est leur petit nombre. Ils ne sont que quelques dizaines à peine. Alon-Lee Green est le co-directeur de cette association, et décrit un énorme changement. "Avant le 7-Octobre, nous pouvions réunir plus d'une centaine de milliers de personnes, mais le traumatisme est très grand et la propagande contre laquelle nous luttons est celle qui nous dit que c'est eux ou nous. Les Palestiniens ou les Juifs. Nous, on dit non. Ils existent. Nous existons. Donc c'est soit nous vivons tous libres avec dignité, égalité et indépendance, soit c'est une destruction mutuelle." 

Priorité à la lutte contre le Hamas

"Standing Together" appelle notamment au retrait de l'armée israélienne de la bande de Gaza et à la relance du processus de paix, une voix inaudible depuis le 7-Octobre. Le long du cortège, un homme, Daniel, avance avec son drapeau israélien mais se dirige vers un autre rassemblement, celui pour la libération des otages. Daniel souhaite avant tout la fin du Hamas et ne se sent pas en accord avec les militants de "Standing Together". "Je ne suis pas avec eux. Et pourtant je suis un gauchiste. Je crois qu'il faut leur montrer que nous sommes forts. Beaucoup, beaucoup plus forts qu'ils ne le pensent. Et une fois que le Hamas sera à genoux, peut-être que l'on pourra envisager un accord et vivre ensemble côte à côte. Mais pour l'instant, je soutiens l'armée et les réservistes."

Les activistes de "Standing Together" savent que dans ce contexte leur combat est symbolique, mais ils restent quand même déterminés à faire entendre une autre voix.

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